mardi 16 août 2011

LA MATIERE : L'AUTRE NOM DE L'ILLUSION (4)


ON ENTEND TOUS LES SONS AU NIVEAU DU CERVEAU
Le processus d'audition fonctionne de la même manière que celui de la vision. En d'autres termes, nous entendons les sons dans notre cerveau de la même manière que nous percevons visuellement le monde extérieur. L'oreille capte les sons environnants et les transmet à l'oreille moyenne. Celle-ci amplifie les vibrations des sons et les transmet à l'oreille interne. Cette dernière transforme les vibrations sonores en impulsions électriques, en se basant sur leur fréquence et leur intensité, pour ensuite les transmettre au cerveau. Une fois ces messages dans le cerveau, ils sont alors dirigés vers le centre auditif où les sons sont interprétés. Par conséquent, le processus d'audition se produit principalement au centre auditif, à l'instar du processus de vision qui lui se déroule dans le centre visuel.
L’oreille externe capture les ondes sonores et les achemine vers l’oreille moyenne. Cette dernière amplifie ces sons avant de les transmettre à l’oreille interne, qui les transforme en signaux électriques sur la base de leur intensité et de leur fréquence et les envoie vers le cerveau.
Les sons réels n'existent donc pas en dehors de notre cerveau, bien qu'il existe des vibrations physiques que nous appelons ondes sonores. Ces ondes sonores ne sont pas transformées en sons à l'extérieur ou à l'intérieur de nos oreilles, mais plutôt à l'intérieur de notre cerveau. De la même façon que le processus visuel n'est pas effectué par nos yeux, le processus d'audition n'est pas non plus accompli par nos oreilles. Par exemple, lorsque vous discutez avec un ami, vous observez dans votre cerveau l'image de votre ami, et entendez sa voix dans votre cerveau. Cette vision qui se forme dans votre cerveau, vous donnera alors le sentiment réel d'une vision tridimensionnelle et vous entendrez également la voix de votre ami avec ce même sentiment de réalité. Vous pourrez voir par exemple votre ami comme étant loin de vous, ou assis à vos côtés; vous aurez donc le sentiment que cette voix vient de lui, qu'elle est proche de vous ou qu'elle arrive de derrière vous. Cependant, la voix de votre ami n'est ni éloignée, ni derrière vous. Elle est dans votre cerveau.
Le cerveau est imperméable au bruit et à la lumière. Par conséquent, même si les bruits que nous entendons sont forts, l’intérieur du cerveau reste dans le silence. Pourtant dans ce silence, il existe une conscience capable d’interpréter les signaux électriques en une mélodie, un son de voix d’un ami ou une sonnerie de téléphone.
Le côté extraordinaire de la véritable nature du son que vous entendez ne se limite pas uniquement à cela. Le cerveau est hermétique à la lumière et au son. Le son n'est en fait jamais en contact direct avec le cerveau. Par conséquent, au delà du volume sonore que vous entendez, l'intérieur de votre cerveau est en fait dans un silence total. Cependant, vous entendez dans votre cerveau très distinctement les sons, tels que les voix. Elles sont si limpides qu'une personne en bonne santé les perçoit sans la moindre difficulté ou la moindre déformation. Vous entendez dans le cerveau insonorisé la symphonie d'un orchestre ; vous pouvez entendre tous les sons dans une large gamme de fréquences et de décibels, allant du bruissement des feuilles au vacarme des avions à réaction. Lorsque vous allez au concert de votre chanteur préféré, le son pénétrant et puissant qui envahit tout le stade, se forme dans le silence total de votre cerveau. Lorsque vous chantez vous-même à tue-tête, vous percevez le son dans votre cerveau. Cependant, si vous pouviez à ce moment enregistrer le son dans votre cerveau avec un magnétophone, vous n'entendriez que le silence. C'est un fait extraordinaire. Les signaux électriques qui parviennent au cerveau sont interprétés par le cerveau sous forme de sons, comme par exemple le bruit d'un concert dans un stade bondé de personnes.
LES ODEURS SE FORMENT DANS LE CERVEAU
Si on demande à une personne de quelle façon elle sent les odeurs autour d'elle, elle va vraisemblablement répondre "avec mon nez". Cependant, cette réponse n'est pas la bonne, bien que la plupart concluent immédiatement que c’est exact. Gordon Shepherd, professeur de neurologie à l'Université de Yale, explique pourquoi cette réponse est fausse ; "Nous pensons que nous sentons avec nos nez, [mais] c'est un peu comme dire que nous entendons avec nos lobes d'oreille."9 
Une personne qui sent des roses dans son jardin ne sent pas les originaux de ces roses en réalité. Ce qu'elle sent est une interprétation des signaux électriques par son cerveau. Cependant, l’odeur semble si réelle que cette personne ne pourrait jamais comprendre qu'elle sent ou non la rose originale, c’est pourquoi nombreux sont ceux qui supposent sentir la rose réelle. C’est là un grand miracle d’Allah.
Notre odorat fonctionne avec un processus semblable à celui de nos autres organes sensoriels. En fait, l'unique fonction du nez est sa capacité de servir de canal adducteur pour les molécules olfactives. Les molécules volatiles telles que la vanille ou le parfum d'une rose, arrivent jusqu'aux récepteurs situés sur les poils dans une partie du nez appelé l'épithélium et interagissent entre eux. Le résultat de l'interaction des molécules olfactives avec l'épithélium pénètre le cerveau sous forme de signaux électriques. Ceux-ci sont alors perçus sous forme de parfum par le cerveau. Ainsi, toutes les odeurs que nous interprétons comme bonnes ou mauvaises ne sont que des perceptions produites dans le cerveau après que l'interaction avec les molécules volatiles ait été transformée en signaux électriques. Le parfum d'une fleur, d'un aliment que vous aimez, de la mer - en résumé toutes les odeurs que vous pouvez aimer ou ne pas aimer – sont perçues dans le cerveau. Cependant, les molécules olfactives ne parviennent en fait jamais au cerveau. Au niveau de notre odorat, ce ne sont que des signaux électriques qui arrivent au cerveau, il en est de même pour l'audition et la vision.
Donc, une odeur ne circule dans aucune direction déterminée, car toutes les odeurs sont interprétées par le centre de l'odorat situé dans notre cerveau. Par exemple, l'odeur d'un gâteau ne provient pas du four, de la même manière l'odeur d'un plat ne provient pas de la cuisine. Il en va de même pour l'odeur du chèvrefeuille qui ne provient pas du jardin et l'odeur de la mer au loin, elle non plus ne provient pas de la mer. Toutes ces odeurs sont interprétées à un endroit précis, dans une zone connexe du cerveau. Il n'existe aucune notion comme la droite ou la gauche, l'avant ou l'arrière, en dehors de ce centre de perception sensoriel. Bien que chacun des sens semble se produire avec différents effets et provenir de différentes directions, mais en fait ils se produisent tous à l'intérieur de notre cerveau. On suppose que les odeurs qui se forment dans le centre olfactif du cerveau sont les odeurs de la matière à l'extérieur. Cependant, l'image de la rose est produite dans le centre visuel et le parfum d'une rose est quant à lui est produit dans le centre olfactif. S'il existe réellement une odeur extérieure, vous ne pourrez jamais entrer en contact avec son original.
Le philosophe George Berkeley conscient de l'importance de cette vérité, déclare :
Au début, on croyait que les couleurs, les odeurs, etc., 'existaient vraiment', mais par la suite ces hypothèses ont été abandonnées, et l'on a compris qu'elles existaient seulement en fonction de nos sensations.
Il est peut-être intéressant d'étudier les rêves afin de comprendre que l'odeur n'est qu'une sensation. Lorsque des personnes rêvent, elles perçoivent des images d'un grand réalisme, il en est de même pour les odeurs. Par exemple, une personne qui dans son rêve, va au restaurant, va choisir son dîner en fonction des odeurs des mets qui sont au menu ; quelqu'un qui rêve de partir en voyage au bord de la mer va sentir l'odeur si caractéristique de la mer et celui qui rêve d'un jardin de marguerites va ressentir, dans son rêve, le plaisir de ce parfum merveilleux. De même, celui qui rêve qu'il va dans une parfumerie et choisit un parfum sera capable de distinguer les fragrances des parfums, une par une. Tout dans son rêve est si réaliste que lorsque cette personne se réveille, il ou elle sera étonné par ce vécu.
TOUTES LES ODEURS SE FORMENT AU SEIN DE NOTRE CERVEAU IL N'EXISTE PAS D’ODEUR DANS LE MONDE EXTERIEUR
En fait, il n'est pas nécessaire d'étudier les rêves pour comprendre ce phénomène. Il suffit simplement d'imaginer un des exemples que nous avons vu, comme celui de la marguerite. Si vous vous concentrez sur cette marguerite, vous pourrez alors sentir son parfum, même si en réalité elle n'est pas devant vous. Le parfum est à présent dans votre cerveau. Si vous voulez visualiser votre mère, vous pouvez l'imaginer et la voir bien qu'elle ne soit pas devant vous ; de la même manière vous pouvez imaginer l'odeur du lis, malgré son absence physique.
Michael Posner, psychologue et Marcus Raichle, neurologue à l'Université de Washington expliquent de quelle façon se forment la vision ainsi que les autres sens, même en l'absence de stimulus externe :
Ouvrez les yeux et sans le moindre effort vous visualisez une scène devant vos yeux ; fermez les yeux et pensez à cette scène, vous pouvez la faire apparaître visuellement, mais certainement pas aussi vivante, palpable et dans sa totalité qu'une scène qui maintenant se déroule devant vous, mais une vision qui saisisse encore les caractéristiques essentielles de la scène. Dans ces deux cas, une image de la scène se forme dans votre esprit. L'image formée des expériences visuelles réelles s'appelle un "percept" pour la distinguer d'une image imaginée. Le percept est la résultante d'une projection de lumière sur la rétine et de la transmission de signaux qui seront traités ensuite dans le cerveau. Mais comment sommes-nous capables de créer une image alors qu'aucune lumière n'a été projetée sur la rétine afin d'envoyer de tels signaux ?10
L’utilité du nez est de recevoir les signaux olfactifs et de les transmettre vers le cerveau. L’odeur d’une soupe ou d’une rose est ressentie dans le cerveau. Un individu est par ailleurs capable de sentir une rose ou un bol de soupe dans ses rêves, même en l’absence de soupe ou de roses. Allah forme cet ensemble convaincant de sens au sein de son cerveau alors que le goût, l’odeur, la vision, le toucher et l’ouie nécessitent de longues explications pour démontrer que l’occurrence de ces impressions dans le cerveau n'a rien à voir avec les originaux. C’est la science magnifique d’Allah.
Un homme peut s’imaginer le visage de sa femme ou l’odeur d’une pâquerette dans son cerveau avec peu de concentration. La question se pose de savoir qui voit sans le besoin d’un œil ou qui sent sans le besoin d’un nez ce qui n'existe pas physiquement à proximité. Cet être est l’âme de l’homme.
Pour une source extérieure, il n'est pas nécessaire de former une image dans notre esprit. Ce cas s'applique également à l'odorat. De la même façon que vous reconnaissez l'odeur qui n'existe que dans vos rêves ou votre imagination, vous ne pouvez pas être certain que ces objets ou non, que vous sentez dans la vraie vie, existent en dehors de vous. Même si vous pensez que ces objets existent en dehors de vous, vous n'aurez jamais affaire aux originaux.
LE GOÛT SE FORME AU NIVEAU DU CERVEAU
Le sens gustatif peut être expliqué de la même manière que pour celui des autres organes sensoriels. Le goût est dû à de petites papilles situées au niveau de la langue et de la gorge. La langue est capable d'identifier quatre goûts différents, l'amer, l'aigre, le sucré et le salé. Les papilles gustatives, après une série de processus chimiques, transforment l'information sensorielle en signaux électriques et les transmettent ensuite au cerveau. Plus tard, ces signaux sont interprétés par le cerveau en tant que goûts. Le goût que vous ressentez lorsque vous mangez un gâteau, un yaourt, un citron ou un fruit, est, en réalité, un processus qui va interpréter les signaux électriques dans le cerveau.
L'image d'un gâteau va être associée au sucré, tout ceci se passe dans le cerveau et toutes les perceptions sont associées à ce gâteau que vous aimez tant. Le goût que vous ressentez après avoir mangé le gâteau avec beaucoup d'appétit, n'est rien d'autre qu'un effet produit dans votre cerveau qui a été provoqué par les signaux électriques. Vous ne percevez que ce que votre cerveau interprète des stimuli externes. Vous ne pouvez jamais atteindre l'objet original ; par exemple vous ne pouvez pas voir, sentir ou goûter le chocolat réellement. Si les nerfs gustatifs de votre cerveau étaient coupés, il deviendrait alors impossible au goût généré par les aliments que vous avez mangés d'atteindre le cerveau, et vous perdriez alors totalement le sens du goût. Ces goûts que vous connaissez et qui vous semblent plus vrais que nature, ne doivent pas nécessairement vous leurrer. Telle est l'explication scientifique de la matière.
TOUS LES GOUTS PRENNENT FORME DANS NOTRE CERVEAU
LE TOUCHER SE FORME ÉGALEMENT DANS LE CERVEAU
Le toucher représente un des éléments qui nous font douter de la réalité expliquée précédemment à savoir la vision, l'ouïe et le goût se forme dans le cerveau. Par exemple, si vous dîtes à quelqu'un qu'il voit ce livre à l'intérieur de son cerveau, il va vous répondre sans trop réfléchir : "Je ne peux pas être en train de voir ce livre dans mon cerveau - regardez, je le touche avec ma main." Ou encore, si nous disons "Nous ne pouvons pas savoir si l'original de ce livre existe comme objet matériel dans le monde extérieur ou non", cette même personne superficielle pourrait répondre "Non, regardez, je tiens ce livre avec ma main et je sens sa dureté – ce n'est pas une perception mais une vraie réalité, il existe bien matériellement."
Cependant, il y a un fait que de telles personnes ne peuvent pas comprendre ou peut-être l'ignorent-elles tout simplement. Le toucher se forme aussi dans le cerveau comme d'ailleurs tous les autres sens. C'est-à-dire, lorsque vous touchez un objet matériel, vous ressentez dans votre cerveau si cet objet est dur, mou, humide, collant ou soyeux. Les perceptions qui proviennent des extrémités de vos doigts sont transmises au cerveau sous forme de signaux électriques et ces derniers sont interprétés par votre cerveau en tant que toucher. Par exemple, si vous touchez une surface rugueuse, il vous est impossible de déterminer si la surface est, en réalité rugueuse ou la manière dont vous percevez en réalité cette surface rugueuse. C'est parce que vous ne pourrez jamais toucher l'original de cette surface rugueuse. La connaissance que vous avez du toucher d'une surface n'est que l'interprétation faite par votre cerveau de certains stimuli.
Une personne qui discute avec un ami proche tout en buvant une tasse de thé va immédiatement la lâcher si elle se brûle les doigts au contact de cette tasse brûlante. Cependant, en réalité, cette sensation de chaleur intense provoquée par la tasse n'existe en réalité que dans son cerveau, mais pas entre ses doigts.
Cette personne visualise l'image de la tasse de thé dans son esprit, en imagine son odeur et son goût dans son esprit. Malgré tout, elle ne réalise pas que le thé qu'elle déguste est en fait une sensation créée dans son cerveau. Elle imagine que le verre existe à l'extérieur d'elle-même et elle parle à son ami, dont l'image se forme également dans son cerveau. En fait, il s'agit là d'un cas extraordinaire. La supposition qu'elle touche le verre original et boive le thé original, sentiment renforcé par la dureté et la chaleur de la tasse et le goût et l'odeur du thé, démontre la précision et la perfection étonnantes des informations transmises par nos sens à notre cerveau.
LE SENS DU TOUCHER SE CONCRETISE 
EGALEMENT DANS LE CERVEAU
Cette vérité essentielle, qui exige une attention soutenue, est exprimée par un philosophe du 20ème siècle, Bertrand Russell :
Le fait que vous sentez le livre que vous tenez entre les mains ne change rien au fait que la vision de ce livre se produit au sein de votre cerveau. Comme pour l’apparence du livre, le sens du toucher se concrétise dans votre cerveau.
Ce sens du toucher que nous ressentons lorsque nous appuyons nos doigts sur une table, n'est qu'une perturbation électrique qui agit sur les électrons et les protons dont nos doigts sont composés, et causée, conformément à la physique moderne, par la proximité des électrons et des protons de la table. Si cette même perturbation aux extrémités de nos doigts se produisait d'une autre manière, nous devrions avoir des sensations, et ceci bien qu'il n'y ait pas de table.11
Cette remarque faite par Russell est extrêmement importante. En fait, si les extrémités de nos doigts reçoivent ce stimulus de manière différente, nous pouvons alors ressentir des sensations totalement différentes. Cependant, comme cela vous sera expliqué en détail ultérieurement, tout ceci peut aujourd'hui être réalisé grâce aux équipements de simulation. A l'aide d'un gant spécial, une personne peut avoir la sensation de caresser un chat, de serrer la main de quelqu'un, de se laver les mains ou de toucher un objet solide, bien que rien de tout ceci ne soit présent physiquement. En réalité, bien sûr, aucune de ces sensations ne s'est produite dans le monde réel. C'est une preuve supplémentaire que toutes les sensations ressenties par l'homme se forment à l'intérieur de son esprit.
NOUS NE POURRONS JAMAIS ATTEINDRE L'ORIGINAL DU MONDE EXTÉRIEUR QUI SE FORME À L'INTÉRIEUR DE NOTRE CERVEAU
Comme nous l'avons expliqué, tout ce que nous vivons, voyons, entendons et ressentons dans notre vie se forme à l'intérieur de notre cerveau. Par exemple, quelqu'un qui regarde par la fenêtre assis dans un fauteuil ressent la dureté du fauteuil et le satiné du tissu dans son cerveau. L'odeur du café venant de la cuisine se forme dans notre esprit, mais non dans la cuisine loin de cette personne. La vue de la mer, des oiseaux et des arbres qu'il observe depuis sa fenêtre sont des images formées dans le cerveau de cette personne. L'ami qui sert le café ainsi que le goût du café existent également dans son cerveau. En bref, une personne assise dans son salon et qui regarde par la fenêtre, ne voit en réalité que son salon, et l'image qu'il voit de sa fenêtre est en fait projetée comme sur un écran dans son cerveau. Ce que l'homme appelle "sa vie" est une collection de perceptions stockées de façon rationnelle et visionnées sur un écran dans le cerveau, il est impossible de sortir du cerveau.
Nous ne pouvons jamais connaître la vraie nature de l'original de la matière existant à l'extérieur du cerveau. Nous ne pouvons pas savoir, si l'original, par exemple le vert d'une feuille est oui ou non tel que nous le percevons. De même, nous ne pouvons jamais savoir si un dessert est vraiment sucré ou si c’est juste la façon dont notre cerveau perçoit qu'il devrait être.
Une personne qui observe un paysage particulier suppose qu'elle regarde le paysage devant ses yeux. Pourtant, ce paysage prend forme dans son centre de la vue au fond de son cerveau. Voici une question pertinente : qui éprouve du plaisir à observer ce paysage, si ce ne peut être le cerveau composé de lipides et de protéines ?
Celui qui y réfléchit va clairement prendre conscience de cette vérité. George Berkeley, l'exprime dans son livre A Treatise Concerning the Principles of Human Knowledge:
Grâce à la vue, j'ai les notions de lumière et de couleurs, avec leurs différents degrés et variations. Par le contact, je perçois ce qui est dur et mou, la chaleur et le froid, le mouvement et la résistance… L'olfaction me pourvoit en odeurs ; le palais me dit le goût ; et l'audition transmet les sons… Et comme la plupart de ces sensations sont appelées à s'assembler, elles viennent à être spécifiées par un nom et ainsi être reconnues comme une chose. Ainsi, par exemple, on estime une certaine couleur, un goût, une odeur, une forme et une consistance se convenir pour être associés et devenir une chose bien distincte, signifiée par le mot pomme ; d'autres ensembles d'idées constituent une pierre, un arbre, un livre, des choses sensibles et ainsi de suite… 12
Telle est la vérité exprimée ici par Berkeley : nous définissons un objet en interprétant les différentes sensations qui sont ressenties par le cerveau. Comme c’est le cas dans cet exemple, le goût et l'odeur de la pomme, sa dureté et sa forme arrondie liées à ses autres qualités sont perçus comme un tout par notre cerveau et nous percevons ce tout comme cette pomme. Cependant, nous ne pourrons jamais en fait avoir affaire à l'original de la pomme, seulement à la perception que nous avons d'elle. Ce que nous pouvons voir, sentir, goûter, toucher ou entendre sont seulement des copies formées à l'intérieur du cerveau.
Lorsque nous réfléchissons à tout ce dont on a parlé jusqu'à maintenant, la vérité apparaît dans toute sa limpidité. Par exemple :
* Si nous pouvons voir dans notre cerveau où il n'existe aucune lumière réelle, une rue tout en couleur et l'ensemble de ces couleurs avec leurs ombres éclatantes, nous voyons les copies des panneaux d'affichage, des lumières, des réverbères et des phares des voitures qui sont produites à partir de signaux électriques à l'intérieur du cerveau.
* Comme aucun son ne peut pénétrer dans le cerveau, nous ne pouvons jamais entendre l'original des voix de ceux que nous aimons. Nous en entendons seulement des copies.
* Nous ne pouvons ni ressentir la fraîcheur de la mer, ni la chaleur du soleil - nous n'en ressentons que les copies formées dans notre cerveau.
* De la même manière, personne n'a pu goûter l'original de la menthe. Le goût que l'on ressent comme de la menthe n'est qu'une perception qui se forme dans le cerveau. C'est parce que la personne ne peut ni toucher, ni voir, ni sentir, ni goûter l'original de la menthe.
Imaginez que vous pénétrez dans une pièce sombre où se trouve un grand écran de télévision. Si vous ne pouviez observer le monde extérieur qu'à travers cet écran, vous vous ennuieriez rapidement et souhaiteriez sortir.
Imaginez un instant que l’endroit où vous êtes n'est nullement différent. A l’intérieur de votre crâne, similaire à une boite, vous observez les visions du monde extérieur tout au long de votre vie. Vous continuez à regarder ces images dans votre cerveau sans sortir de ce petit espace sans jamais vous en lasser.
Par ailleurs, jamais vous ne croiriez que vous regardez ces images défiler sur un simple écran. La vision est en effet si convaincante que depuis des milliers d’années, des milliards d’individus sont incapables de comprendre cette grande vérité.
Pour finir, au cours de nos vies, nous vivons avec des perceptions, les copies des originaux qui nous sont présentées. Cependant, ces copies sont si réalistes que nous ne nous réalisons jamais qu'elles ne sont que des copies reproduites dans notre cerveau. Par exemple, levez la tête et regardez autour de vous. Vous voyez que vous vous trouvez dans une pièce meublée. Lorsque vous touchez les accoudoirs du fauteuil dans lequel vous êtes assis, vous sentez la dureté du fauteuil comme s'il s'agissait vraiment de l'original. La réalité des images qui vous sont présentées et leur extraordinaire réalisme suffisent amplement à vous convaincre, vous et des milliards d'autres personnes que ces images sont "palpables donc bien réelles". Bien que la plupart des personnes aient appris que les perceptions que nous avons de ce monde se forment dans notre cerveau en cours de biologie au lycée, ces images sont si réalistes qu'elles ont du mal à croire qu'elles ne sont que le fruit d'une imagination fertile de la part de leur cerveau. Pour la simple et bonne raison que la restitution de chaque image dans notre cerveau est d'un réalisme et d'une parfaite précision.
Certaines personnes admettent le fait que les images se forment dans leur cerveau, pourtant elles affirment que les originaux de ces images sont extérieurs à leur personne. Néanmoins elles ne peuvent jamais le démontrer, car personne n'a la capacité d'aller hors des perceptions présentes dans le cerveau. Nous vivons tous dans une cellule, à l'intérieur de notre cerveau, et nous ne pouvons vivre autre chose que ce qui est ressenti par nos sens. En conséquence, personne ne peut savoir ce qui se passe au delà de ses perceptions. Aussi déclarer avec certitude "il y a les originaux à l'extérieur de notre personne" serait en fait une supposition infondée, car dans ce cas il n'y a rien qui puisse le prouver. En outre, même s'il existe des originaux qui appartiennent au monde extérieur, ces "originaux" seront également vus dans notre cerveau, ce qui signifie que le spectateur doit avoir affaire aux images formées dans son cerveau. En conséquence, de telles affirmations ne peuvent être soutenues parce qu'il nous est impossible d'atteindre "les copies matérielles" des objets qui pour nous existent.
Nous devrions également souligner que le progrès scientifique ou technologique ne peut rien changer cela, puisque chaque découverte scientifique ou invention technologique se forme dans l'esprit des personnes, et ne nous est donc d'aucune aide pour atteindre le monde extérieur.
Des philosophes renommés comme B. Russell et L. Wittgenstein nous donnent cet avis sur le sujet :
Qu'un citron, par exemple, existe vraiment ou pas et comment il est apparu, cette question ne peut être posée ou examinée. Un citron se résume uniquement à un goût ressenti par la langue, une odeur humée par le nez, une couleur et une forme perçues par l'œil ; et seules ces fonctions peuvent être, à peu près, soumises à examen et à évaluation. La science ne pourra jamais connaître le monde physique. 13
Le philosophe G. Berkeley s'est clairement exprimé sur le fait que nos perceptions n'existent que dans nos esprits et que nous serions dans l'erreur en prétendant systématiquement qu'elles existent dans le monde extérieur :
Nous ne croyons en l'existence des choses que parce que nous les voyons et les touchons, et parce qu'elles nous sont reflétées par nos perceptions. Cependant, nos perceptions ne sont que des idées dans notre esprit. Ainsi, toutes ces choses que nous captons par des perceptions ne sont que des idées et ces idées ne sont nulle part, mais dans notre esprit… Comme elles n'existent que dans l'esprit, cela signifie alors que nous sommes séduits par des mensonges lorsque nous imaginons que l'univers et les choses existent en dehors de nos esprits. Ainsi, tout ce qui nous entoure n'existe pas en dehors de notre esprit. 14
En outre, il importe peu à tous de savoir si une chose qu'une personne ne peut ni atteindre, ni voir, ni toucher, existe ou n'existe pas,parce qu'indépendamment de savoir si oui ou non il existe un monde matériel, un être humain n'a de connaissances de ce monde qu'à travers les perceptions dans son cerveau. Une personne peut ne jamais rencontrer le véritable original d'un objet matériel. En outre chacun se contente de voir la copie. Par exemple, une personne qui se promène dans un jardin fleuri aux couleurs vives ne voit pas l'original de ce jardin, mais la copie de ce dernier dans son cerveau. Cependant, cette copie du jardin est si réaliste que chacun éprouve un certain plaisir d'être dans ce jardin, comme si il était réel alors qu'en fait il est imaginaire. Les milliards de personnes, jusqu'à aujourd'hui, ont pensé qu'ils voyaient l'original de chaque chose. En conséquence, il n'y a aucune raison pour elles de s'intéresser au "monde extérieur".
LA DISTANCE EST ÉGALEMENT UNE PERCEPTION QUI SE FORME
DANS LE CERVEAU


L'individu au volant d'une voiture s'imagine que la route et les arbres qui défilent sont loin de lui. Alors que tout ce qu'il voit est, en réalité, sur un plan unique, comme sur une photographie.
Imaginez une rue bondée, des magasins, des bâtiments, des voitures, un concert de klaxons… Lorsque vous regardez cette image, elle semble être réelle. C'est la raison pour laquelle la plupart des personnes ne peuvent comprendre que l'image qu'ils voient se forme dans leur cerveau, et peuvent supposer à tort que tout est réel. L'image a été créée de façon si parfaite qu'il n'est pas possible d'imaginer que cette image qu'ils perçoivent comme réelle n'est pas l'original existant dans le monde extérieur, mais seulement une copie dans leur esprit.
Les éléments qui rendent l'image si réaliste sont sa perspective, sa profondeur, sa couleur, ainsi que son ombre et sa lumière. Ces éléments sont employés avec un tel art qu'ils vont former dans notre cerveau une image tridimensionnelle, aux couleurs vives et éclatantes. Lorsqu'une infinité de détails s'ajoute à cette image, c’est tout un nouveau monde qui se révèle à nous, et sans même y réfléchir, nous supposons toute notre vie que ce monde est réel, bien qu'il ne soit qu'une interprétation sensorielle dans notre esprit.
Maintenant imaginez que vous conduisez une voiture. Le volant se trouve devant vous à bout de bras et à 100 m environ devant se situent des feux. La voiture devant est à 10 m environ, et à l'horizon se profilent des montagnes, à plusieurs kilomètres de distance selon vous. Mais, toutes ces notions sont erronées. Ni la voiture, ni les montagnes ne sont aussi éloignées que vous le supposez. En fait, la totalité de l'image, comme sur une pellicule de film, existe en deux dimensions, sur une seule surface à l'intérieur du cerveau. Les images reflétées sur l'œil sont bidimensionnelles, comme celles sur un écran de télévision. Dans ces conditions, comment la perception de profondeur et de distance peut-elle se former ?
Lorsque l'on parle de distance, il s'agit de vision tridimensionnelle. Ce qui permet de percevoir la distance et la profondeur dans les images, ce sont les effets de perspectives, les ombres et le mouvement. Cette forme de perception appelée perception spatiale par la science de la vision est créée par des systèmes hautement complexes. Ce système peut être simplement expliqué de cette façon : la vision qui atteint l'œil est bidimensionnelle. C'est-à-dire, elle prend en compte la longueur et la largeur de l'image. La profondeur et la distance résultent du fait que les yeux voient deux images différentes en même temps. L'image qui est perçue par un œil diffère de celle qui est perçue par l'autre en termes d'angle et de lumière. Le cerveau assemble ces deux différentes images pour former la profondeur et la distance.
Pour mieux comprendre ceci, nous pouvons nous livrer à une expérience. Dans un premier temps, dépliez devant vous votre bras droit et levez votre index. Dans un second temps, concentrez-vous sur ce doigt tout en fermant d'abord votre œil gauche, puis votre œil droit. Du fait que chaque œil a sa propre vision, vous verrez votre doigt se décaler légèrement sur le côté. Puis, ouvrez les yeux et tout en continuant à vous concentrer sur votre index droit, portez votre index gauche au plus prés de votre œil. Vous noterez que votre doigt le plus proche a créé deux images. En effet maintenant il s'est formé une autre profondeur au niveau du doigt le plus proche. Si vous ouvrez et fermez les yeux alternativement, vous constaterez que le doigt le plus proche de votre œil semble avoir plus bougé que le doigt le plus éloigné. Ceci est dû à de nombreuses différences dans la vision perçue par chaque œil.


Sur l’image, la ligne en second plan semble deux fois plus grande que la ligne au premier plan, alors qu'en réalité elles ont la même taille. Comme le démontre cet exemple, l’usage des lignes, des perspectives, des jeux d’ombre et de lumière font voir les mêmes objets de façon différente. En réalité tous ces objets sont perçus en un seul endroit : le centre de la vue dans le cerveau.
Pour réaliser un film en trois dimensions, on utilise cette technique ; les images prises à partir de deux angles différents sont placées sur le même écran. Le spectateur porte des lunettes spécialement équipées d'un filtre couleur de polarisation de la lumière. Ces filtres suppriment une des deux vues, et le cerveau l'interprète alors en une image tridimensionnelle.
La perception de la profondeur dans une rétine bidimensionnelle est quasiment semblable à la technique employée par les artistes pour donner au spectateur cette impression de profondeur dans une image à deux dimensions. Il y a certains facteurs qui permettent d'avoir cette sensation de profondeur, tels la superposition d'objets, la perspective d'ensemble, les variations de textures, la perspective linéaire, les dimensions, la hauteur et le mouvement. Par exemple, le changement de texture est très important dans notre perception de la profondeur. Le sol que nous foulons dans une ferme arborée et fleurie est en fait constitué de fibres entrelacées à la manière d'un tissu. Les tissus plus proches de nous sont plus détaillés alors que les tissus plus éloignés de nous semblent pâles et plus difficiles à percevoir. Par conséquent, il est plus facile d'estimer la distance entre les objets situés sur un tissu. En plus de ceci, les effets d'ombre et de lumière renforcent également la perception d'une vision tridimensionnelle.


L’un des éléments significatifs qui contribue au sentiment de profondeur est la différentiation de tissus. Les tissus les plus proches sont perçus en détails tandis que les plus éloignés apparaissent moins clairement. L’image sur le côté montre ainsi un tissu en trois dimensions créé sur un papier avec l’impression de profondeur qui semble gaufré à cause de l’usage de couleurs, d’ombres et de lumière. Même si tous les points sont blancs sur l’image ci-dessus, ils semblent apparaître en noir et blanc.
La raison pour laquelle nous admirons une photo réalisée par un artiste connu, c’est sa façon de donner de la profondeur et du réalisme à son travail, en utilisant les éléments d'ombre et de perspective.
La perspective résulte du fait que les objets éloignés apparaissent plus petits proportionnellement à ceux qui sont plus proches, en fonction de la personne qui le regarde. Par exemple, lorsque nous regardons un paysage, les arbres au loin semblent petits, alors que ceux qui sont proches apparaissent grands. Comme pour une photo avec en arrière-plan une montagne, la montagne va apparaître plus petite que la personne qui se trouve au premier plan. Dans la perspective linéaire, les artistes se servent des lignes parallèles. Par exemple, les voies ferrées créent un effet de distance et de profondeur lorsqu'elles se rejoignent à l'horizon.
La méthode utilisée par les artistes peintres dans leurs travaux s'applique également pour les images qui se forment dans notre cerveau. Profondeur, lumière et ombre sont créées de la même façon dans l'espace bidimensionnel du cerveau. Plus il y a de détails dans une image, plus elle paraît réaliste et plus celle-ci trompe nos sens. Nous réagissons comme si la profondeur de champ et la distance étaient réelles, comme si une troisième dimension existait. Cependant, toutes les images sont comme les petits carrés qui composent une bobine de film. Le cortex visuel dans le cerveau est extrêmement petit ! Les distances, les images comme les maisons au loin, les étoiles, la lune, le soleil, les avions et les oiseaux dans le ciel - sont toutes stockées dans ce petit espace. Ce qui signifie qu'il n'y a techniquement aucune distance entre un verre que vous pouvez tenir à la main si vous étendez le bras et un avion dans le ciel, vous comprenez qu'il se trouve à des milliers de kilomètres au dessus de vous ; tout ceci se situe sur une seule surface, plus exactement dans le centre sensoriel du cerveau.
Par exemple, un bateau qui disparaît à l'horizon ne se trouve pas en fait à des kilomètres de vous. Le bateau est dans votre cerveau. Le rebord de la fenêtre que vous regardez, ce peuplier face à votre fenêtre, la route qui passe devant chez vous, la mer et le bateau sur la côte se trouvent dans le centre visuel de notre cerveau, sur une surface bidimensionnelle. Exactement comme le peintre peut représenter cette sensation de distance par un jeu de proportions, de couleurs, d'ombre, de lumière et de perspective sur sa toile en deux dimensions, de la même façon cette sensation de distance peut également se former dans notre cerveau. En conclusion, le fait que nous ayons l'impression que les objets soient éloignés ou proches ne devrait pas nous leurrer, car la distance est une sensation comme tous les autres sens.
CREER UNE IMAGE AVEC UNE PROFONDEUR SUR UNE SURFACE BIDIMENSIONNELLE


Ces images sont pourvues d’une profondeur tout à fait réaliste. Une vision en trois dimensions avec une profondeur peut être formée sur un plan en deux dimensions en utilisant l’ombre, la perspective et la lumière. Cet élément de réalisme peut être accentué selon le talent du peintre. On peut en dire autant de notre propre sens de la vue, puisque la vision qui atteint la rétine est bidimensionnelle. Cependant, les images qui atteignent chacun de nos yeux deviennent une seule image, de sorte que notre cerveau perçoit une image tridimensionnelle en profondeur.

ETES-VOUS DANS LA PIÈCE, OU LA PIÈCE EST-ELLE EN VOUS ?
Une des raisons qui fait que nous ne comprenons pas que les images vues sont en fait perçues par notre cerveau, c’est que nous percevons une image de notre corps. Ils en arrivent à cette conclusion erronée "Puisque je suis physiquement dans cette pièce, cette pièce ne se forme donc pas dans mon cerveau." Leur erreur, c’est d'oublier que leur corps est également une image. De la même manière que tout ce qui nous entoure est une image qui se forme dans notre cerveau, notre corps lui aussi existe en tant qu'image formée dans notre cerveau. Par exemple, alors que vous êtes assis dans votre fauteuil, vous pouvez voir toute la partie de votre corps qui se situe en dessous de votre cou. Cette image est également produite par le même système de perceptions. Lorsque vous mettez votre main sur votre jambe, vous éprouvez une sensation kinesthésique dans le cerveau. Ceci signifie que vous voyez votre corps dans le cerveau, et vous percevez dans votre cerveau votre corps par le toucher.
Si votre corps est une image perçue par votre cerveau, est-ce que la pièce est aussi à l'intérieur de votre cerveau ou êtes-vous dans la pièce ? La réponse évidente à ceci est "La pièce est à l'intérieur de vous." Et vous voyez l'image de votre corps à l'intérieur de cette pièce, elle-même dans le cerveau.
Expliquons ceci à l'aide d'un exemple. Vous appelez l'ascenseur. Lorsqu'il arrive, votre voisin qui vit à l'étage supérieur, est à l'intérieur. Vous entrez dans l'ascenseur. En réalité, êtes-vous dans l'ascenseur ou l'ascenseur est-il à l'intérieur de vous ? La réponse est la suivante : l'ascenseur, les images de votre voisin et de votre corps se forment à l'intérieur de votre cerveau.
En conclusion, nous ne sommes pas à l'"intérieur". Tout est à l'intérieur de nous ; tout se passe dans le cerveau. Le soleil, la lune, les étoiles ou un avion dans le ciel à des milliers de kilomètres ne peuvent pas changer cette vérité. Le soleil et la lune, comme le livre que vous tenez ne sont que des images qui se forment dans le minuscule centre visuel situé dans le cerveau.
Puisque le corps est une image visionnée dans le cerveau, la question est de savoir si vous êtes dans la pièce où vous êtes ou la pièce est en vous ? La réponse est claire : bien sûr, la pièce est en vous, dans le centre de la vue de votre cerveau.
LES SENS PEUVENT SE FORMER SANS LA PRÉSENCE DU "MONDE EXTÉRIEUR"
Un fait invalide l'idée selon laquelle les sens que nous percevons ont un équivalent matériel : nous n'avons en effet nul besoin d'"un monde extérieur" pour que les sens se forment dans notre cerveau. Cette vérité est démontrée par des preuves importantes comme les nombreux développements technologiques en matière de simulation et également par les rêves.
Ecrivain scientifique, Rita Carter, déclare dans son livre, Atlas du Cerveau, qu "il est possible de voir sans yeux" et décrit en détails une expérience menée par les scientifiques. Dans cette expérience, des aveugles ont été équipés d'un appareil transformant les images vidéo à basse définition en pulsions électriques qui se déchiffrent comme le braille. Un mini caméra était fixée devant leurs yeux, tandis que leur dos enregistrait les pulsions – ressenties comme un ensemble ordonné de picotement. Les influx sensoriels en phase avec les stimuli visuels leur parvenant en continu, ils se sont rapidement comportés comme s'ils étaient "réellement" voyants. Par exemple, en modifiant son ouverture sans prévenir le porteur de la caméra, l'un des expérimentateurs a soudain agrandi l'image traduite en courant électrique dans le dos du volontaire. Or, bien qu'aveugle, il s'est brusquement baissé en se protégeant la tête, comme si le monde fondait sur lui.15
Au cours d’une expérience, on fit voir des visions à des personnes aveugles grâce à un appareil. Elles purent ainsi voir des images très réalistes artificielles de ce qui n'existait pas dans le monde extérieur. Elles avaient l’impression si réaliste que quelque chose venait vers elles qu'elles reculèrent pour mieux se protéger.
Comme on a pu le constater dans cette expérience, nous pouvons créer des sensations même lorsqu'elles ne sont pas provoquées par des équivalents matériels du monde extérieur. Tous les stimuli peuvent être créés artificiellement.


16- Moheïddine Ibn 'Arabi, Fusus Al-Hikam, p. 220
17- William Kroger, "Clinical and Experimental Hypnosis", http://www.lucidexperience.com/HypnoPapers/512.html
18- Dr. Tahir Özakkaş, Gerçeğin Dirilişine Kapı HIPNOZ, "Üst Ultrastabilite", Se-da Yayınları, vol. 1, 1ère Edition, p. 204-205
19- Dr. Tahir Özakkaş, L’ouverture vers l’éveil à la réalité : l’hypnose, "Üst Ultrastabilite", p. 267
20- Terrence Watts, "Abréaction : Abreaction, The psychological phenomena that hypnotherapists either love or hate", http://www.hypnosense.com/abreaction.htm
21- Poul Thorsen, Die Hypnose in Dienste der Menschheit, Bauer-Verlag, Freiburg-Haslach, 1960, p. 52-53
22- René Sudre, Traité de Parapsychologie, Payot, Paris, 1956, p. 341
23- Dr. Recep Doksat, Hipnotizma,  p.106-108
24- Daniel C. Dennett, Consciousness Explained, Little, Brown and Company, New York 1991, p. 26-27
25- R. L. Gregory, Eye and Brain: The Psychology of Seeing, p. 9
26- Ken Wilber, Holographic Paradigm and Other Paradoxes, p. 20
27- Bertrand Russell, ABC of Relativity, George Allen and Unwin, Londres, 1964, pp. 161-162
28- Henri Bergson, Matter and Memory, Zone Books, New York, 1991
29- John Horgan, The Undiscovered Mind: How the Human Brain Defies Replication, Medication, and Explanation, New York: Free Press, 1999, p. 258-259
30- John Horgan, The Undiscovered Mind: How the Human Brain Defies Replication, Medication, and Explanation, p. 258-259
31- John Horgan, The Undiscovered Mind: How the Human Brain Defies Replication, Medication, and Explanation, p.229
32- Hoimar von Ditfurth, Der Geist Fiel Nicht Vom Himmel, p. 13
33- William A. Dembski, Converting Matter into Mind, 1998, www.arn.org
34- William A. Dembski, Converting Matter into Mind, 1998, www.arn.org
35- Cumhuriyet Bilim Teknik Dergisi, 7 juillet 2001, no. 746, p. 18 ; Der Spiegel, 1/2001

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