mardi 16 août 2011

LES SIGNES DE LA FIN DES TEMPS DANS LA SOURATE AL-KAHF -2-



Ce verset décrit les cadeaux sans fin du paradis tels qu’ils sont accordés comme récompense aux croyants qui luttent pour plaire à Allah en agissant de la meilleure façon. Allah a promis le paradis aux croyants dans plusieurs versets. Les versets suivants, à titre d’exemple, nous disent que les croyants seront chaleureusement accueillis et accompagnés au paradis :
Les jardins du séjour (éternel), où ils entreront et sous lesquels coulent les ruisseaux. Ils auront là ce qu’ils voudront ; c’est ainsi qu’Allah récompense les pieux. Ceux dont les anges reprennent l’âme - alors qu’ils sont bons - [les anges leur] disent : "Paix sur vous ! Entrez au paradis, pour ce que vous faisiez." (Sourate an-Nahl, 31-32)
Après cet accueil honorable, Allah leur accorde d’innombrables dons. Mais au-delà de toutes ces largesses, ce qui dominera sera la joie spirituelle des croyants d'avoir obtenu la satisfaction d’Allah et le paradis. Tandis que les incroyants souffriront dans le feu du châtiment de l'enfer et endureront d’inimaginables regrets, les croyants mèneront une vie de serviteurs ayant obtenu la satisfaction et l’amour d’Allah. Contrairement à l’enfer, qui sera étroit et bondé, les croyants se reposeront dans "un paradis aussi vaste que le ciel et la terre" (Sourate al-Hadid, 21), où ils verront la splendeur et un grand royaume tout autour. Ils s'allongeront sur des divans bordés de riche brocart, apprécieront les fruits faciles à cueillir, résideront dans des palais sous lesquels coulent des rivières, seront assis sur des trônes élevés et discuteront entre eux. Il y aura des ombres fraîches au paradis, qu’Allah décrit comme un lieu qui n'est ni trop froid, ni trop chaud.
Comme décrit dans le verset 31 de la sourate al-Kahf, les vêtements verts dignes des gens du paradis sont faits de la meilleure soie et de riche brocart. En outre, ils porteront des bracelets d'or. En plus des beaux vêtements, les gens du paradis seront pourvus en nourriture délicieuse et en boissons. Le Coran mentionne en particulier des variétés de fruits, la chair de volaille qu'ils souhaitent, des boissons savoureuses, des dates et des grenades sans équivalent, des arbres chargés de fruits et des régimes de bananes empilés les uns sur les autres. Et ce ne sont que quelques-uns uns des présents promis par Allah.
En outre, ce ne sera que beauté au paradis, car les gens du paradis n’auront plus à supporter quoi que ce soit avec patience, comme nous le faisons dans ce monde. Ce sera un environnement qui regorgera de beauté sans fin où n’existera ni fatigue, ni peur, ni douleur ni aucun autre problème. Allah révèle ainsi la beauté du paradis :
Voici la description du paradis qui a été promis aux pieux : il y aura là des ruisseaux d’une eau jamais malodorante, et des ruisseaux d’un lait au goût inaltérable, et des ruisseaux d’un vin délicieux à boire, ainsi que des ruisseaux d’un miel purifié. Et il y a là, pour eux, des fruits de toutes sortes, ainsi qu’un pardon de la part de leur Seigneur… (Sourate Muhammad, 15)
Allah a détaillé les dons du paradis et les souffrances de l'enfer dans le Coran. Ceux qui feignent de ne pas avoir compris la vérité seront les perdants dans les deux mondes. C’est pourquoi les gens doivent se préparer sérieusement et lutter pour l’au-delà dans le but d’obtenir les dons uniques de notre Seigneur, comme le verset suivant l’explique :
Cette demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent, ni à s’élever sur terre, ni à y semer la corruption. Cependant, l’heureuse fin appartient aux pieux. (Sourate al-Qasas, 83)
En relatant cette parabole, Allah veut que les gens comparent le croyant à celui qui prétend croire en Allah, mais qui, en réalité, est un incroyant. Un des propriétaires des vergers est plus riche que l'autre, "une supériorité" qui a fait de lui quelqu’un d’arrogant et de fier envers Allah.
Mais Allah, Qui a tout créé du néant, est le seul propriétaire de tout ce qui existe et éprouve certains en leur accordant richesses et propriétés. Certains deviennent ingrats parce qu'ils considèrent que leur richesse et leurs propriétés sont le fruit de leurs propres efforts et de leur intelligence. Ils se réjouissent de ce qu’ils ont et en font une source de fierté et de prestige parmi les gens. De leur côté, les croyants sincères se comportent de cette manière :
Dis : "O Allah, Maître de l’autorité absolue. Tu donnes l’autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l’autorité à qui Tu veux ; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es omnipotent." (Sourate al-Imran, 26)
Le propriétaire du verger ingrat prétendait que les jardins et ce qu’ils produisaient lui appartenaient, oubliant qu'ils n’étaient qu’un don et une épreuve d’Allah. Il a succombé à une violente fierté et à une arrogance flagrante, comme révélé dans les versets suivants :
Et ne foule pas la terre avec orgueil : tu ne sauras jamais fendre la terre et tu ne pourras jamais atteindre la hauteur des montagnes ! Ce qui est mauvais en tout cela est détesté de ton Seigneur. (Sourate al-Isra, 37-38)
Dans beaucoup de versets, Allah décrit ce qui arrivera à des gens pareils :
La course aux richesses vous distrait, jusqu’à ce que vous visitiez les tombes. Mais non ! Vous saurez bientôt (Encore une fois) ! Vous saurez bientôt ! Sûrement ! Si vous saviez de science certaine. Vous verrez, certes, la fournaise. Puis, vous la verrez certes, avec l’œil de la certitude. Puis, assurément, vous serez interrogés, ce jour-là, sur les délices. (Sourate at-Takathur, 1-8)

Cette personne ingrate a clairement montré son manque de respect pour Allah en affirmant qu'aucune catastrophe ne toucherait jamais ses jardins. Bref, il se revendiquait d’une forme de divinité.
Mais seul Allah, Qui a créé le temps et l'espace et Qui est au-delà, n’a pas de limite. Le nom d’Allah El Khaliq (le Créateur) contient la signification de Celui Qui crée tout à partir du néant et crée toute chose avec la connaissance de ce que lui arrivera. Chaque étape de chaque personne, du premier moment de son existence jusqu'à sa mort, existe pour Allah. Sous la protection d’Allah (hifz), chaque chose reste comme elle est, car Il a créé toute chose qu’une personne a vécue ou a vue et chaque détail de sa vie. Rien n'est jamais perdu, comme le verset suivant nous l’indique : "… afin que vous sachiez que vraiment Allah sait tout ce qui est dans les cieux et sur la terre ; et que vraiment Allah est omniscient" (Sourate al-Maidah, 97)
Comme Allah n'est pas soumis au temps, pour Lui toute chose se produit et va vers son destin au même moment. Mais les gens, qui sont soumis au temps, scindent leurs vies entre passé, présent et futur. Cependant, une telle division ne s'applique qu’aux êtres humains, et ce que nous considérons être le "passé" et le "futur inconnu" ne sont des moments différents que pour nous. Sachant qu’Allah est notre Créateur, notre organisation du temps ne peut pas lui être appliquée, c’est ce qui est montré par le verset suivant :
O mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir. Allah est infiniment doux et parfaitement connaisseur. (Sourate Luqman, 16)
Pour Allah, tous les événements se produisent en un seul moment. Les exemples de la vie de Moïse (psl), des Compagnons de la Caverne, d’Al-Khidr (psl), de Dhoûl-Qarnayn (psl), de Mohammed (pbsl) et de tous les autres prophètes, ainsi que ceux de notre propre époque sont tous comme un seul moment pour Lui. Nos petits-enfants, ainsi que leurs petits-enfants et la vie de tous ceux qui existeront après eux se produisent aussi au même moment. Pour Allah, l'heure a eu lieu et les gens ont déjà rejoint leur lieu de séjour éternel. Ceux qui croient en Allah sont au paradis et ceux qui n’y sont pas souffrent en enfer.
Selon une croyance répandue mais fausse, Allah a créé l'humanité, a accordé à ses membres un certain laps de temps, attend le résultat des épreuves et continuera à attendre jusqu’à ce que l'univers disparaisse (Allah est bien au-dessus de ce qu'ils Lui imputent). Dans la réalité, il est inconcevable qu’Allah attende car il s’agit d’une caractéristique humaine alors qu’Allah est au-delà et au-dessus de toutes les imperfections des êtres humains. Le nom d’Allah Al-Quddûs (le Saint) signifie qu'Il est exempt de toute erreur, faiblesse, défaut, négligence ou de toute autre imperfection. (Allah est bien au-dessus de ce qu'ils Lui imputent) Il embrasse le passé et le futur de tous les gens, tous les détails de toutes les expériences de leur vie. Mais les gens croient que le temps, tel qu’ils le comprennent, découle du passé (l’avant) vers le futur (l’après), alors que pour Allah de tels termes et concepts n'existent pas. Toutes choses, tous les gens et toutes les créatures vivantes existent en même temps. Tous les temps, toutes les ères, toutes les périodes, toute l’histoire et même toutes les journées, les heures et les minutes existent au même moment. Même si nos capacités intellectuelles limitées nous empêchent de voir cette vérité, cette réalité est évidente.
C'est la raison principale pour laquelle les croyants ont conscience du pouvoir d’Allah et ainsi se soumettent à Lui en toute confiance. Ils savent qu’Allah les englobe comme tout le reste, qu'ils sont totalement dépendants de Lui et qu'ils sont petits devant Sa grandeur.
Pour être capable de mesurer la grandeur et le pouvoir d'Allah et de comprendre la sagesse contenue dans les événements et leurs petits détails, les croyants se soumettent volontairement à Allah.
Le verset "…Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin" (Sourate al-Kahf, 36) décrit les gens qui croient entrer au paradis sans avoir à respecter les limites établies par Allah ou à obéir à Ses commandements. Ceux-là se considèrent dispensés et sont arrogants envers Allah.
Beaucoup disent qu'ils croient en Allah et au Coran bien qu'ils n’aient aucune crainte de Lui. Ils n'obéissent pas aux commandements d’Allah, acceptent ce qui est légal et illégal et ne suivent pas la voie du Messager (pbsl). Et malgré tout, ils croient très fort qu'ils iront au paradis après leur mort.
De leur côté, les croyants espèrent le paradis mais craignent l'enfer : "Et qui déclarent véridique le jour de la rétribution, et ceux qui craignent le châtiment de leur Seigneur car vraiment, il n’y a nulle assurance contre le châtiment de leur Seigneur." (Sourate al-Ma’arij, 26-28). Cette attitude est soulignée : "... Et invoquez-Le avec crainte et espoir, car la miséricorde d’Allah est proche des bienfaisants." (Sourate al-Araf, 56) Les croyants se comportent de cette façon car nul n’est sûr d’éviter l’enfer, mais tous savent que les incroyants subiront très certainement son dur châtiment :
Est-ce qu’ils sont sûrs que le châtiment d’Allah ne viendra pas les couvrir ou que l’heure ne leur viendra pas soudainement, sans qu’ils s’en rendent compte ? (Sourate Yusuf, 107)
Ceux qui complotaient des méfaits sont-ils à l’abri de ce qu’Allah les engloutisse en terre ou que leur vienne le châtiment d’où ils ne s’attendaient point ? (Sourate an-Nahl, 45)
Ce verset donne des conseils sur la manière dont les croyants doivent se comporter lorsqu’ils invitent d'autres personnes aux règles de la morale ou qu’ils les rappellent au souvenir d'Allah. Si ceux auxquels ils s’adressent oublient leur impuissance face à Allah et sont devenus arrogants, la meilleure chose à faire est de le leur rappeler.
L’autre propriétaire du verger, un croyant, invite le propriétaire arrogant face à la foi en lui rappelant qu'il a été "créé de poussière et d’une goutte de sperme". Il est clair que si Allah le veut, cette invitation pourrait avoir un effet positif sur cette personne. Le propriétaire du verger qui a la foi a bien compris la faiblesse des convictions de son voisin et a ressenti la nécessité de lui apporter un soutien. Expliquer les signes d’Allah dans la nature est une des meilleures façons de renforcer la foi d'une autre personne.
Le discours du propriétaire du verger arrogant est différent de celui d'un musulman. En fait, cela évoque le style d'un incroyant. C'est pourquoi le propriétaire du verger croyant entame sa question par : "Aurais-tu renié envers [Allah] ?" L'autre personne pourrait ne pas reconnaître ouvertement son incroyance, mais ses propos montrent clairement qu'il ne croit pas avec certitude. Bien qu'il professe la foi avec ses mots, il ne se conforme pas en réalité à la loi d’Allah. Cette contradiction signifie qu'il renie Allah.
Nous rencontrons souvent ces personnes qui se contredisent. La plupart de gens affirment croire en Allah, mais ne mènent pas la vie qu’Il agrée. Bien au contraire, ils agissent à l’inverse de l’enseignement moral du Coran et ne suivent pas la voie tracée par le Prophète (pbsl). En dépit des propos qu’ils tiennent et de leurs agissements, qui s’apparentent au reniement, ils se considèrent vertueux et promis au paradis. Mais ils ne font que se mentir à eux-mêmes, car Allah dit :
Et ceux qui traitent de mensonges Nos preuves ainsi que la rencontre de l’au-delà, leurs œuvres sont vaines. Seraient-ils rétribués autrement que selon leurs œuvres ?" (Sourate al-Araf, 147)

Quant à moi, c’est Allah Qui est mon Seigneur ; et je n’associe personne à mon Seigneur. (Sourate al-Kahf, 38)
Dans toute la sourate al-Kahf, Allah indique que la majorité des gens lui attribue des associés. Dans le Coran, le reniement par l’association signifie préférer n’importe qui, n’importe quoi ou n'importe quelle idée à Allah, ou alors les considérer égaux et agir en conséquence. Le Coran appelle cela "associer d'autres dieux à Allah". En réalité, cela signifie choisir dans la vie un but contraire à la satisfaction d’Allah, chercher le salut d'un autre être ou son agrément, ou alors avoir en plus haute estime un autre qu’Allah.
Les gens doivent s'abstenir d'un tel péché, car Allah avertit les êtres humains qu’Il pardonnera tous les autres péchés, s'Il le veut, mais qu’Il ne pardonnera jamais ce péché en particulier. (Sourate an-Nisa, 116) Il est évident que les musulmans voudront éviter à tous prix un péché aussi grave. Le Prophète Luqman (psl) a recommandé à son fils ce qui suit : …"O mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme." (Sourate Luqman, 13) Une autre raison qui fait la gravité de ce péché est qu'il efface les bonnes actions, ce qui mène à la perte suprême. Allah le révèle dans le Coran:
En effet, il t’a été révélé, ainsi qu’à ceux qui t’ont précédé : "Si tu donnes des associés à Allah, ton œuvre sera certes vaine ; et tu seras très certainement du nombre des perdants." (Sourate az-Zumar, 65)
Considérant cela, tous ceux qui attribuent des associés à Allah finiront en enfer, à moins qu'ils ne se repentent sincèrement, embrassent Sa religion puis y adhèrent. C'est pourquoi ceux qui sont respectueux de la gloire d'Allah doivent être conscients de ce danger.
En entrant dans ton jardin, que ne dis-tu : "Telle est la volonté (et la grâce) d’Allah ! Il n’y a de puissance que par Allah." Si tu me vois moins pourvu que toi en biens et en enfants. (Sourate al-Kahf, 39)
Ce verset souligne l'importance de "Ma sha' Allah" (Selon la volonté d’Allah). Les croyants l'emploient pour exprimer leur respect quant à la supériorité de l'art et de la puissance de la création d'Allah.
User cette expression de façon cordiale rappelle aux autres qu’Allah possède tout, que tout se produit selon le destin et que seul Lui peut vouloir qu’une chose se produise. Il ne fait aucun doute que de tels rappels sont bénéfiques à ceux qui oublient facilement leur propre impuissance et succombent à l'ignorance.
Le propriétaire du verger non croyant, à titre d’exemple, attribue des associés à Allah en déclarant qu'il possède toute la propriété. Et bien qu'il n'exprime pas clairement son reniement, une forme "d’association cachée" est contenue dans ses propos et dans son comportement. Ainsi, son ami le met en garde contre l'idée de donner des associés à Allah et lui rappelle que tout Lui appartient.
Et à notre époque en particulier, les gens devraient toujours être conscients de ce danger car de telles situations se produisent fréquemment. Par exemple, Al-Ghaniyy (le Riche, Celui Qui n’a pas de besoin) est un des attributs d'Allah, mais le même terme est employé pour décrire les gens. Il n'y a pas de mal à utiliser ce terme pour décrire le statut financier d’une personne, mais il peut se transformer en une forme d’association si on considère sa personne, son intelligence ou ses propres efforts à l’origine de cette richesse.
Ceci étant, les gens oublient facilement qu’Allah est le vrai Propriétaire de toute la richesse, comme l’a fait le propriétaire incroyant du verger. Ils oublient également que comme Il est le seul Ghaniyy (riche), Il leur a donné tout ce qu’ils possèdent et Il peut tout reprendre s'Il le veut. De telles personnes adoptent une attitude et une mentalité vraiment grossières qui équivalent à donner des associés à Allah. De ce fait, ils ne se rendent pas compte que tout autre qu’Allah est pauvre et impuissant et que seul Allah peut affecter à l’un de Ses serviteurs en partie certains de Ses attributs. Observer les choses à partir d'une telle perspective et agir en conséquence conduit à oublier le pouvoir et l’autorité absolus d’Allah et à se considérer comme Son associé.
Revenez repentants vers Lui ; craignez-Le, accomplissez la salât et ne soyez pas parmi les associateurs. (Sourate Rum, 31)
La bonne attitude est de savoir qu’Allah est le vrai Propriétaire de toute la richesse, de reconnaître qu'Il est le seul Maître de tout ce qui existe et d’être conscient qu'Il peut ôter la richesse qu'Il accorde quand Il le veut. Il ne faut pas considérer les gens riches en termes de richesse ou de pauvreté, mais comme des serviteurs d'Allah auxquels Il a accordé la richesse. Si, par exemple, les familles de ces personnes les considéraient comme les vrais propriétaires de leur richesse, si tous leurs espoirs reposaient sur ces personnes au point qu'ils oublient qu’Allah est le Seigneur de toute la richesse et ne leur rappellent pas cette réalité, alors leur attitude serait vraiment inconsidérée. De même, les employés de ces personnes ne devraient pas oublier que c’est Allah Qui assure la nourriture, la boisson et le gîte. Ce serait une erreur grave d'oublier Allah et de considérer son employeur comme une autorité indépendante dotée d’un grand pouvoir. Allah nous enseigne cette réalité :
Vous n’adorez que des idoles, en dehors d’Allah, et vous forgez un mensonge. Ceux que vous adorez en dehors d’Allah ne possèdent aucun moyen pour vous procurer nourriture ; recherchez votre subsistance auprès d’Allah. Adorez-Le et soyez-Lui reconnaissants. C’est à Lui que vous serez ramenés. (Sourate al-Ankabut, 17)

Dans ces versets, le propriétaire du verger croyant rappelle à son fier ami de son impuissance en mettant l’accent au fait qu'il ne peut empêcher aucun désastre envoyé par Allah et que montrer de l'arrogance face à cette réalité ne peut qu’être irréfléchi.
Une des plus grandes erreurs que commettent les gens, que la propriété et la richesse rendent vains, est d’oublier que tout cela, comme tout ce qui existe sur terre, n’est que temporaire. La beauté et la jeunesse laissent finalement place à la vieillesse, comme la santé le fait pour la maladie, l'impuissance et la faiblesse.
Comme toute richesse n’est que passagère, Allah peut rendre riche une personne pauvre et détruire en un instant les biens d'une personne riche. Les gens peuvent perdre leurs maisons, leurs yachts, leurs voitures ou leurs bijoux dans des inondations, des tremblements de terre ou dans d'autres désastres en quelques instants. Nul ne peut empêcher un désastre envoyé par Allah. N’importe qui peut perdre ceux qu’il aime, peut mourir, devenir handicapé, être blessé à vie ou perdre sa mémoire et ses facultés car : "Nul malheur n’atteint [l’homme] que par la permission d’Allah… " (Sourate at-Taghabun, 11) De tels événements ne peuvent pas être évités, inversés ou retardés. En un tel jour, ni la richesse ni les propriétés ne seront d’une quelconque utilité car : "Ceux qui ne croient pas, ni leurs biens ni leurs enfants ne les mettront aucunement à l’abri de la punition d’Allah…" (Sourate Al-Imran, 10)

Celui qui estime que ses biens (yachts, villas et propriétés) sont à l’abri pour toujours, se rend compte de son impuissance après une tornade. Allah donne le pouvoir, la richesse, la santé et le bien-être à qui Il veut. Il permet également aux hommes de vieillir afin qu’ils voient Ses signes et qu’ils comprennent qu’ils n’ont pas le contrôle sur leur propre corps, comme pour tout le reste
Comme chacun ne vit que ce qu’Allah lui a prescrit, nous devons nous en remettre à Allah et avoir confiance en Lui. Dans sa vanité, le propriétaire des vergers a ignoré cette vérité lorsqu’il a prétendu que rien de mal ne pouvait arriver à ses vergers et à ce qu’ils produiraient jusqu'à la fin de temps. Il était certain que la rivière qui arrosait ses jardins serait toujours là, qu'aucun parasite n'attaquerait jamais sa récolte et qu'il ne ferait pas face à la sécheresse ou à des désastres semblables. Il pensait que sa richesse, son intelligence et ses efforts seraient suffisants pour protéger sa propriété.
Cependant, Allah peut facilement tout bouleverser. La rivière pourrait s’assécher à la suite d’un tremblement de terre à petite échelle. Cela peut se produire en un clin d’œil, rendant la terre aride et improductive. Qui d'autre qu’Allah pourrait faire rejaillir la rivière ou faire que ce champ soit productif à nouveau ? Il est certain que la propriété de l’homme et toute sa richesse ne pouvaient pas l'aider dans cette situation. C'est tout ce qu'il a gagné pour sa vanité et son ingratitude. Ces biens matériels qu’il jugeait et revendiquait comme siens, qui l’ont poussé à inventer un mensonge contre Allah en lui attribuant des associés ne l'aideront pas dans l'au-delà car :
Malheur à tout calomniateur diffamateur, qui amasse une fortune et la compte, pensant que sa fortune l’immortalisera. Mais non ! Il sera certes, jeté dans la hutamah. Et qui te dira ce qu’est la hutamah ? Le feu attisé d’Allah qui monte jusqu’aux cœurs. Il se refermera sur eux, en colonnes (de flammes) étendues. (Sourate al-Humaza, 1-9)
Les versets 40 et 41 de la sourate al-Kahf font également référence au formidable don d'Allah dans Sa volonté de faire monter à la surface l'eau souterraine qui désaltère. Si cela n'avait pas été ainsi, les gens seraient en grande difficulté. Mais grâce aux puits et à d'autres moyens qui nous permettent d'atteindre l'eau pure et riche en minéraux du sous-sol, nous pouvons profiter de ce don.

Ceux qui ont foi en d'autres entités qu’Allah, leurs implorent miséricorde et leurs font confiance, ne trouveront pas ce qu'ils recherchent. C'est pourquoi ils se sentent perdus et solitaires notamment dans les moments difficiles. Ils sont désespérés, troublés et abandonnés par leurs faux dieux devant le chaos et les troubles sans fin du monde.
Le verset 22 de la sourate al-Isra avertit : "N’assigne point à Allah d’autre divinité ; sinon tu te trouveras méprisé et abandonné." Allah a laissé le propriétaire vaniteux du verger échouer en lui ôtant tous ses biens et ses richesses par un désastre inattendu. Dans ce moment tragique, le propriétaire du jardin a vu la vérité et a réalisé l’énormité de l’erreur qu’il avait commise.
Cet exemple nous enseigne une grande leçon. Ceux qui considèrent avoir un pouvoir quelconque sur terre peuvent être immédiatement amenés à comprendre leur impuissance par la volonté d'Allah. Ces personnes ne peuvent pas s’aider elles-mêmes ou porter secours aux leurs. Tout est entre les mains d’Allah et personne d'autre ne peut leur apporter quoi que ce soit ou leur faire du tort. Cette réalité est relatée dans ce verset :
Et si Allah fait qu’un malheur te touche, nul autre que Lui ne peut l’enlever. Et s’Il fait qu’un bonheur te touche... c’est qu’Il est omnipotent. (Sourate al-Anam, 17)
Allah est le seul Ami de l'humanité et Son protecteur. Tous les êtres vivants ne sont que la création d’Allah, ils existent - et continuent à exister – par Sa propre volonté. Allah pourvoit et guérit et c’est Lui Qui fait rire et pleurer. Tout autre être est totalement impuissant, pauvre et dépendant. Ils n'ont aucun pouvoir et aucune capacité par eux-mêmes et n'ont même pas le pouvoir de s'aider eux-mêmes. Nous ne pouvons nous fier à nul autre qu’Allah, en espérer de l’aide et lui demander assistance.
Et propose-leur l’exemple de la vie ici-bas. Elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel ; la végétation de la terre se mélange à elle. Puis elle devient de l’herbe desséchée que les vents dispersent. Allah est certes puissant en toutes choses ! Les biens et les enfants sont l’ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes œuvres qui persistent ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et [suscitent] une belle espérance. (Sourate al-Kahf, 45-46)
Ce verset évoque les actes vertueux durables définis comme de bonnes et utiles actions respectueuses de la morale du Coran et agréées par Allah. Les gens doivent faire des actes vertueux pour mériter la satisfaction et la bénédiction d’Allah ainsi que le paradis, car ces actes sont révélateurs de la patience des musulmans et de leur dévouement. En somme, ils montrent qu'ils prennent très au sérieux leur croyance.
L'intention qui réside en chaque acte est très importante. Un acte n’est vertueux que s’il est accompli pour obtenir la satisfaction d’Allah. S'il l’est pour autre fin alors il n'est plus considéré comme un acte vertueux et devient un acte accompli pour faire plaisir à d'autres. Allah décrit ces actes d'adoration qui cherchent à satisfaire d'autres que Lui dans les versets suivants :
Malheur donc, à ceux qui prient tout en négligeant (et retardant) leur salât, qui sont pleins d’ostentation, et refusent d’aider autrui. (Sourate al-Maun, 4-7)
Il en est de même pour les actes de bienfaisance, car certains cherchent à plaire à Allah alors que d'autres ne cherchent qu’à se faire remarquer. La différence entre les deux catégories de personnes est ainsi expliquée :
O les croyants ! N’annulez pas vos aumônes par un rappel ou un tort, comme celui qui dépense son bien par ostentation devant les gens sans croire en Allah et au jour dernier. Il ressemble à un rocher recouvert de terre : qu’une averse l’atteigne, elle le laisse dénué. De pareils hommes ne tirent aucun profit de leurs actes. Et Allah ne guide pas les gens incroyants. Et ceux qui dépensent leurs biens cherchant l’agrément d’Allah, et bien rassurés (de Sa récompense), ils ressemblent à un jardin sur une colline. Qu’une averse l’atteigne, il double ses fruits ; à défaut d’une averse qui l’atteint, c’est la rosée. Et Allah voit parfaitement ce que vous faites. (Sourate al-Baqarah, 264-265)
Les musulmans qui s’investissent dans les actes vertueux ne doivent jamais oublier qu’ils sont ceux qui en bénéficient. Allah est glorifié au-delà d’une quelconque imperfection ou besoin. Il n'a donc pas besoin des actes vertueux des musulmans, ce qui est affirmé par le Coran :
O hommes, vous êtes les indigents ayant besoin d’Allah, et c’est Allah, Lui Qui se dispense de tout et Il est le Digne de louange. S’Il voulait, Il vous ferait disparaître, et ferait surgir une nouvelle création. Et cela n’est point difficile pour Allah. (Sourate Fatir, 15-17)
Notre Seigneur peut tout faire à n'importe quel moment et a pouvoir sur toute chose, comme cela est attesté dans le Coran : " Les croyants ne savent-ils pas que, si Allah le voulait, Il aurait dirigé tous les hommes vers le droit chemin." (Sourate ar-Rad, 31) Les efforts des musulmans pour répandre la religion d'Allah le sont dans leurs propres intérêts. De ce fait, ceux qui agissent de façon vertueuse sont eux-mêmes bénéficiaires de leurs propres actes et sont récompensés dans l'au-delà. Selon le Coran : "Quiconque lutte, ne lutte que pour lui-même, car Allah peut Se passer de tout l’univers." (Sourate al-Ankabut, 6)
Citons un autre aspect des actions vertueuses est leur pérennité : Pour certains, il est assez aisé de faire quelques bonnes actions par jour, de donner quelque aumône ou de se montrer désintéressé à certains égards. Ils pourraient agir ainsi par habitude ou parce que leurs intérêts ne sont pas menacés. Mais le plus important est de se conduire de façon vertueuse toute sa vie, de faire des efforts pour obtenir la satisfaction d’Allah, d’agir sans penser à soi et de travailler sans cesse pour répandre Sa religion. Cela doit se faire de manière continue sans jamais renoncer, même si personne d'autre dans l’environnement n’obéit aux commandements d’Allah. Ainsi, ils auront montré leur détermination et la force de leur foi en Allah. Comme le proclame Allah :
Allah accroît la rectitude de ceux qui suivent le bon chemin, et les bonnes œuvres durables méritent auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et une meilleure destination. (Sourate Maryam, 76)
Le salut qui attend ceux qui ont la foi et agissent avec vertu toute leur vie est la satisfaction d'Allah et le paradis. Allah annonce cette bonne nouvelle dans le verset suivant :
Et ceux qui croient et font de bonnes œuvres - Nous n’imposons aucune charge à personne que selon sa capacité - ceux-là seront les gens du paradis : ils y demeureront éternellement. Et Nous enlèverons toute la rancune de leurs poitrines, sous eux couleront les ruisseaux, et ils diront : "Louange à Allah Qui nous a guidés à ceci. Nous n’aurions pas été guidés, si Allah ne nous avait pas guidés. Les messagers de notre Seigneur sont venus avec la vérité." Et on leur proclamera : "Voilà le paradis qui vous a été donné en héritage pour ce que vous faisiez." (Sourate al-Araf, 42-43)
Le jour où Nous ferons marcher les montagnes et où tu verras la terre nivelée (comme une plaine) et Nous les rassemblerons sans en omettre un seul. Et ils seront présentés en rangs devant ton Seigneur. "Vous voilà venus à Nous comme Nous vous avons créé la première fois. Pourtant vous prétendiez que Nous ne remplirions pas Nos promesses." (Sourate al-Kahf, 47-48)
Tout comme il existe un moment déterminé pour la mort de chacun d’entre nous, l'univers a aussi un terme fixé appelé "l'heure." Mais seul Allah connaît son terme comme l’indique le verset suivant :
La connaissance de l’heure est auprès d’Allah ; et c’est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice ; et Il sait ce qu’il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu’il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes, Allah est omniscient et parfaitement connaisseur. (Sourate Luqman, 34)
La sourate al-Kahf rapporte certaines des conjectures des gens à propos de l’imminence de l'heure. Allah révèle que l'heure, qui semble loin pour les gens, se rapproche : "[L’échéance] du règlement de leur compte approche pour les hommes, alors que dans leur insouciance ils s’en détournent." (Sourate al-Anbiya, 1)
La plupart des gens croient que la vie sur terre se poursuivra éternellement, que l'heure ne surviendra jamais, que la mort est le néant et que le jour du jugement est un mythe. Alors que l'heure signifie la fin de la terre, de tout ce qu'elle contient, et de tout ce qui existe dans l'univers, il ne s’agit pas de la dernière "fin", mais du commencement de la vie éternelle dans l'au-delà.
Allah a créé chaque être humain à partir du néant et Il prendra la vie de chacun au terme fixé dans le destin. Pour Lui, le jour, l'heure et même la seconde, le lieu et les circonstances de la mort de chaque personne sont connus. Au-delà du temps et de l'espace, Allah embrasse ce qui, pour l’être humain, est une donnée inconnue, l’heure de la mort.
Au jour du jugement, les croyants n’auront pas peur, car Allah promet "O Mes serviteurs ! Vous ne devez avoir aucune crainte aujourd’hui ; vous ne serez point affligés." (Sourate az-Zukhruf, 68) Cependant, ce sera un jour très difficile pour les incroyants.
Les croyants recevront leur récompense pour le soin et l'attention qu'ils ont mis à obtenir la satisfaction d’Allah, pour leurs prières et leur adoration comme il leur a été recommandé et pour avoir tenu compte d’Allah comme recommandé, de la façon la plus agréable. Allah ne les laissera pas ressentir la panique, le remords et le chagrin que ressentent les incroyants. Il décrit la situation des croyants dans l'au-delà dans les termes suivants :
Le jour où tu verras les croyants et les croyantes, leur lumière courant devant eux et à leur droite ; (on leur dira) : "Voici une bonne nouvelle pour vous, aujourd’hui : des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux pour y demeurer éternellement". Tel est l’énorme succès. (Sourate al-Hadid, 12)
Ce verset décrit la terreur que les incroyants éprouveront au jour du jugement dernier, ainsi que la surprise d’être confrontés au Livre qui contient tout ce qu'ils avaient fait sur terre. Une des raisons de leur surprise est leur ignorance qu’Allah contrôle et embrasse la totalité du temps et tous les événements.
Comme Allah n'est pas limité par les notions de temps aussi humaines que "le passé", "le présent" et "le futur", tout se passe pour Lui au même moment. Le destin est la connaissance d'Allah de tout ce qui était, et sera, jusqu’au moindre détail. Notre Seigneur sait tout cela, mais Sa façon de le savoir diffère de la nôtre. Il crée toutes choses et reste donc le Maître absolu de chaque moment de la vie des êtres humains.
D'autre part, les gens sont témoins des événements inscrits dans leur destin par Allah, Qui les préserve jusqu’au moment qu’Il choisit, lorsque sera venu le terme fixé. Mais la plupart des gens ignorent cette réalité et comprennent mal la vraie nature du destin. Certains pensent qu'ils sont en mesure de "changer" ou même de "défaire" leur propre destin. Imaginons, par exemple, que vous avez eu un accident. Le destin signifie que toutes les circonstances qui sont en rapport avec votre survie, la sévérité de vos blessures et la durée de vos traitements sont toutes inscrites dans votre destin. Vous êtes toujours vivants parce que c'était votre destin. Autrement dit, vous n'avez ni "mystifié", ni "défait" le destin, car votre destin ne peut pas être modifié. Si vous croyez qu'il peut être changé, alors vous vous moquez de vous-même. C'est encore une fois dans le destin de le croire. Le destin est la science d'Allah pour Qui tous les moments sont le même moment, Qui dirige tout l'espace et le temps.
Par conséquent, au jour du jugement les gens seront mis face à chacun de leurs actes, de leurs propos et de leurs intentions. Selon la volonté de notre Seigneur, des détails oubliés depuis longtemps seront révélés. Les gens pourraient penser qu'un de leurs actes, mauvais ou néfaste, serait oublié avec le passage du temps, mais il n'en est rien avec Allah, car pour Lui ce qui se passe le jour du jugement et ce qui s’est produit des milliers d’années auparavant existent au même moment. C’est pourquoi c’est une grave erreur de penser que nos actes peuvent rester secrets, être oubliés ou que nous n’aurons plus jamais à y faire face à nouveau.
Les anciennes positions du train lors de son déplacement tout comme ses positions actuelles et futures sont pour Allah toutes connues et se produisent en même temps.
Et lorsque nous dîmes aux anges : "Prosternez-vous devant Adam", ils se prosternèrent, excepté iblis [satan] qui était du nombre des djinns et qui se révolta contre le commandement de son Seigneur. Allez-vous cependant le prendre, ainsi que sa descendance, pour alliés en dehors de Moi, alors qu’ils vous sont ennemis ? Quel mauvais échange pour les injustes ! (Sourate al-Kahf, 50)
Ce verset souligne l'importance de l'obéissance. Iblis ne s’est pas prosterné devant Adam et a ainsi désobéi à Allah. De ce fait, la caractéristique qui le définit est la désobéissance alors que les croyants sont reconnus pour leur obéissance déterminée à Allah, à Ses messagers et à Ses révélations.
Dans la vie des gens et des sociétés, l'obéissance est très importante. Pour n'importe quelle société, l’ordre public est établi grâce à l'obéissance, au respect et à la confiance que les gens ont pour l'état. Plusieurs versets ordonnent aux musulmans d’obéir à ceux qui détiennent l'autorité, à la condition que les dirigeants ne s’écartent pas de la vraie religion et donc prévoient de mettre en place une société dans laquelle les gens vivraient selon la morale du Coran en créant ainsi une atmosphère d'obéissance et de respect.
La morale religieuse empêche les gens d’agir avec violence et terreur car Allah interdit toute forme de corruption. Certains de ces versets le montrent :
Et recherche à travers ce qu’Allah t’a donné, la demeure dernière. Et n’oublie pas ta part en cette vie. Et sois bienfaisant comme Allah a été bienfaisant envers toi. Et ne recherche pas la corruption sur terre. Car Allah n’aime point les corrupteurs. (Sourate al-Qasas, 77)
… Donnez donc la pleine mesure et le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû. Et ne commettez pas de la corruption sur la terre après sa réforme. Ce sera mieux pour vous si vous êtes croyants. (Sourate al-Araf, 85)
Ceux qui comprennent et vivent selon l’enseignement moral de la religion, de ce fait, feront naturellement de leur mieux pour s'abstenir de faire du mal. Ils adhéreront aux règles morales du Coran et ressentiront ainsi de la satisfaction et une paix intérieure, seront tolérants et auront une attitude mesurée et apaisante tout en recherchant à créer un environnement harmonieux.
Si le modèle social du Coran était largement adopté dans la société, opposé à la voie de satan, la paix et l'harmonie y régneraient. Ceux qui s'opposent à la police et aux autres forces de sécurité, tout en les affrontant avec colère et désordre, ne seraient plus en mesure de justifier de tels comportements. Les gens qui adoptent la morale de l'Islam sont serviables et tolérants, soutiennent les forces de sécurité et leur facilitent les choses. Grâce à de telles personnes, l'anarchie, la terreur, le chaos et l'hostilité disparaîtront. Les conflits qui existent entre les gens à l’heure actuelle, leurs disputes et discordes, cesseront et tous seront en mesure de se déplacer partout où ils veulent et à tout moment dans une totale sécurité.
Je ne les ai pas pris comme témoins de la création des cieux et de la terre, ni de la création de leurs propres personnes. Et Je n’ai pas pris comme aides ceux qui égarent. (Sourate al-Kahf, 51)
Ce verset montre que les croyants ne doivent avoir pour amis que des croyants, ceux qui sont obéissants et ceux qui ont un bon caractère. Etre avec de telles personnes protège les croyants de toutes sortes de danger, les prévient de l’égarement et les aide à agir avec vertu. Comme les croyants sont à la fois amis et protecteurs, ils s’aideront à se souvenir des signes d'Allah et se recommanderont une bonne moralité. Se lier d’amitié à ceux qui égarent les gens et sont à l’origine de la rébellion n’apporte que des torts et des tragédies comme le verset qui suit en fait état :
Et quand le diable leur eut embelli leurs actions et dit : "Nul parmi les humains ne peut vous dominer aujourd’hui, et je suis votre soutien." Mais, lorsque les deux groupes furent en vue l’un de l’autre, il tourna les deux talons et dit : "Je vous désavoue. Je vois ce que vous ne voyez pas ; Je crains Allah, et Allah est dur en punition." (Sourate al-Anfal, 48)
N'oublions pas que dans ce monde satan apparaît aux gens comme un ami. Mais lorsqu’il fait face au châtiment d’Allah, il abandonne ceux qui lui sont amis. C’est la raison pour laquelle le Coran recommande toujours aux croyants de choisir comme amis et protecteurs d'autres croyants :
Vous n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants qui accomplissent la salât, s’acquittent de la zakât, et s’inclinent (devant Allah). Et quiconque prend pour alliés Allah, Son Messager et les croyants, [réussira] car c’est le parti d’Allah qui sera victorieux. (Sourate al-Maidah, 55-56)
Et le jour où Il dira : "Appelez ceux que vous prétendiez être Mes associés." Ils les invoqueront ; mais eux ne leur répondront pas, Nous aurons placé entre eux une vallée de perdition. Et les criminels verront le feu. Ils seront alors convaincus qu’ils y tomberont et n’en trouveront pas d’échappatoire. (Sourate al-Kahf, 52-53)
Ces versets nous apprennent que ceux qui attribuent des associés à Allah trouveront une rétribution à laquelle ils ne s’attendent pas dans l'au-delà. En ce jour, leurs associés les abandonneront et ils se retrouveront seuls. Chacun ne sera responsable que de ses propres actes et nul ne sera lésé. Allah dit :
Si un souffle du châtiment de ton Seigneur les effleurait, ils diraient alors : "Malheur à nous ! Nous étions vraiment injustes." Au jour de la résurrection, Nous placerons les balances exactes. Nulle âme ne sera lésée en rien, fût-ce du poids d’un grain de moutarde que Nous ferons venir. Nous suffisons largement pour dresser les comptes. (Sourate al-Anbiya, 46-47)

Tout ce que représentent notre passé et notre futur est vécu auprès d'Allah en un seul instant. Nous percevons la connaissance placée dans notre mémoire par Allah comme étant le passé. Quant au futur, il nous est inconnu dans la mesure où sa connaissance est absente de notre esprit.
Ces versets relatent également que ceux qui ont attribué des associés à Allah chercheront un "moyen de fuir", mais jamais ils ne trouveront d’issue. Leur situation est connue d’Allah. Personne ne connaît les révélations faites dans ce verset, tout comme personne n'a jamais vu la scène décrite et personne n'a jamais entendu les conversations. De ce fait, ces événements futurs sont une partie de l'invisible, ce qui signifie qu'ils font partie du futur que nous ne pouvons pas connaître. Mais pour Allah, Qui a la maîtrise de la totalité du temps, ces événements ont déjà eu lieu et se sont achevés.
Notre Seigneur connaît les excuses des gens, leurs stratégies pour fuir, les méthodes qu'ils emploient, comment ils seront punis et comment ils souffriront pendant toute l'éternité, car Il est Celui Qui a tout créé. Il nous révèle tout cela à l'avance pour que nous puissions apprendre des erreurs des autres. Cependant, seul les êtres humains ont ce concept de "à l’avance". Pour Allah "l’avant" et "l’après" n'existent pas, car les deux sont maintenant pour Lui. Autrement dit, Allah ne se "souvient pas" du passé ou "attend de connaître" le futur, bien au contraire Il "connaît" les deux, mais Son savoir n’est pas comme le notre. Les événements qui doivent se produire sont connus sous la protection d’Allah, mais ce savoir n'est pas comme ce que nous apprenons. Ce qui est "après" est maintenant et se termine aussi maintenant, il s’est produit et s’est terminé. Chaque moment du passé, du présent et du futur, tout ce que nous vivons n’existe pour Allah que comme "un seul moment". Allah embrasse la totalité du temps et de l'espace avec Son savoir.
En disant : "Malheur à nous ! Qui nous a ressuscités de là où nous dormions ?" C’est ce que le tout Miséricordieux avait promis ; et les messagers avaient dit vrai. (Sourate Ya Sin, 52)
Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples. L’homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur. (Sourate al-Kahf, 54)
Le Coran guide à la foi les gens et sépare la vérité du mensonge. C'est un don d'Allah, clair et intelligible, un rappel et un avertissement.
Le verset précédent explique clairement que le Coran renferme beaucoup d'exemples et explications sur une variété de sujets pour répondre aux besoins de tous tant qu'ils sont encore de ce monde. Des questions morales aux affaires quotidiennes, des relations humaines aux relations commerciales, des signes de la création dans le ciel et la terre aux signes à propos du futur, ils trouvent toutes les réponses dans le Coran. Il est dit à ceux qui, par exemple, souhaitent se conformer à la morale religieuse : "… Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre…" (Sourate al-Anam, 38) Cette qualité est révélée dans les versets suivants :
Chercherai-je un autre juge qu’Allah, alors que c’est Lui Qui a fait descendre vers vous ce Livre bien exposé ? Ceux auxquels Nous avons donné le Livre savent qu’il est descendu avec la vérité venant de ton Seigneur. Ne sois donc point du nombre de ceux qui doutent. Et la parole de ton Seigneur s’est accomplie en toute vérité et équité. Nul ne peut modifier Ses paroles. Il est l’Audient, l’Omniscient. (Sourate al-Anam, 114-115)
… Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu’un guide, une grâce et une bonne annonce aux musulmans. (Sourate an-Nahl, 89)
Un des grands intérêts du Coran révélé comme un livre didactique est que les gens peuvent trouver dans ses versets des solutions à leurs imperfections et des conseils qui leur disent quoi faire dans les moments de colère, comment être patients dans des circonstances difficiles et comment s'abstenir des caractéristiques (comme l'envie et la dérision par exemple) qui détournent du bon caractère. En outre, il informe les croyants sur les hypocrites, sur ceux qui donnent des associés à Allah, sur la personnalité des incroyants et leur apprend à tirer des leçons de leur situation. De ce fait, ceux qui méditent ses versets peuvent apprendre beaucoup de choses sur eux-mêmes et sur ce qui passe autour d'eux. Comme Allah le dit :
C’est ainsi que nous l’avons fait descendre un Coran en [langue] arabe, et Nous y avons multiplié les menaces, afin qu’ils deviennent pieux ou qu’il les incite à s’exhorter ? (Sourate Ta Ha, 113)
Le verset 54 de la sourate al-Kahf relève également la nature humaine chicaneuse. Beaucoup de gens sont vaniteux et pensent que leur avis est supérieur à celui des autres, et parce qu'ils ne respectent pas les opinions de leurs antagonistes, ils se disputent et essayent de gagner la bataille des mots. Ils font tout pour convaincre les autres, ils se fâchent, crient et deviennent même agressifs.
De leur côté, les croyants répondent à un comportement aussi discutable en s’appuyant sur le Coran et en parlant de la façon la plus agréable. Ils savent que c'est la seule façon efficace d'inviter les autres au droit chemin et, avec l'aide d’Allah, d’être toujours couronnés de succès. L’impact d'un tel comportement est ainsi décrit :
La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. (Sourate Fussilat, 34)
Nous sommes ici face à la situation de gens qui persistaient dans leur incroyance même après avoir été invités à la morale du Coran et conviés par les messagers à suivre le droit chemin. Cédant à leur vanité, ils ne se seraient pas repentis en implorant le pardon. Bien au contraire, ils attendaient qu’Allah déclenche un désastre. Cela suggère qu'ils aient considéré très peu probable qu’Allah provoque un désastre, qu'ils avaient peu de crainte, si ce n’est pas du tout, d'Allah.
Lorsque les messagers d’Allah, envoyés aux nations précédentes, invitaient leur peuple à la foi et à une vie fondée sur les valeurs morales de la religion, ils rencontraient les mêmes formes de refus et de rejet. Chaque nation qui ne craignait pas Allah persistait dans son refus, subissant de ce fait un châtiment certainement mérité. Le Coran révèle que la loi éternelle d’Allah prescrit une sanction pour ceux qui persistent dans leur incroyance. Certains de ces versets illustrent ces propos :
Dis à ceux qui ne croient pas que, s’ils cessent, on leur pardonnera ce qui s’est passé. Et s’ils récidivent, (ils seront châtiés) ; à l’exemple de (leurs) devanciers. (Sourate al-Anfal, 38)
Par orgueil sur terre et par manœuvre perfide. Cependant, la manœuvre perfide n’enveloppe que ses propres auteurs. Attendent-ils donc un autre sort que celui des anciens ? Or, jamais tu ne trouveras de changement dans la règle d’Allah et jamais tu ne trouveras de déviation dans la règle d’Allah. (Sourate Fatir, 43)
Mais leur croyance, au moment où ils eurent constaté Notre rigueur, ne leur profita point ; telle est la règle d’Allah envers Ses serviteurs dans le passé. Et c’est là que les incroyants se trouvèrent perdants. (Sourate Ghafir, 85)
Selon la loi éternelle d’Allah, qui est absolue et inchangée, toutes les nations qui n'ont pas accepté l'invitation des messagers ont été détruites selon le moment qu’Il a choisi. Personne ne peut le modifier, l’avancer ou le retarder même d’une heure, car notre Seigneur, le Maître de toutes choses, l’a déterminé pour l'éternité. Voici ce qu’un verset nous apprend :
Telle était la loi établie par Allah envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans la loi d’Allah. (Sourate al-Ahzab, 62)
Nous n’envoyons les prophètes que pour annoncer la bonne nouvelle et avertir, pendant que les négateurs s'emploient à combattre la vérité avec de faux arguments et à tourner en dérision Nos signes et Nos avertissements. (Sourate al-Kahf, 56)
Nous sommes informés dans le Coran qu’Allah a envoyé des messagers à tous les peuples pour répandre Sa religion et détruire les systèmes athées profondément enracinés. Ils ont invité de différentes façons les incroyants à croire en Allah et à accepter l’ordre moral de l'Islam. Mais à travers l'histoire, de fausses croyances se sont profondément enracinées dans la société et les gens se sont, de façon véhémente, opposés à la vraie religion, soutenant de fausses doctrines, encourageant avec acharnement l’irréligion et l'immoralité et, de façon flagrante, ont essayé d'opprimer les gens. Ils ont tout fait pour détruire l'influence positive des messagers d'Allah sur les gens et les empêcher de se conformer à l’enseignement moral de la religion.
Les sociétés fondées sur l'incroyance ont adopté différentes méthodes pour empêcher la révélation de la vérité, calomniant les messagers pour étouffer leur influence et tenter de fomenter des complots contre les prophètes, désapprouvant les messagers ainsi que les textes révélés dont ils sont porteurs, essayant d’empêcher les gens de les lire et recourant à la violence si nécessaire. Ainsi, le verset suivant relate la lutte du peuple de Noé (psl) pour lui faire barrage :
Avant eux, le peuple de Noé a traité (Son Messager) de menteur, et les coalisés après eux (ont fait de même), et chaque communauté a conçu le dessein de s’emparer de Son Messager. Et ils ont discuté de faux arguments pour rejeter la vérité. Alors Je les ai saisis. Et quelle punition fut la Mienne ! (Sourate Ghafir, 5)
Comme Allah le dit dans ce verset, la lutte des incroyants est un mal qui finira par une grande perte. Allah ne leur a jamais permis de réussir dans le passé et ne leur permettra pas de le faire dans l'avenir. Au moment qu’Il choisira, notre Seigneur punira sévèrement ceux qui essayent d’égarer les gens de la vraie religion, c’est ce qu’Il a inscrit dans leur destin. Ceux qui s'égarent et nient la vérité subissent alors une grande perte et un désastre encore plus grand dans l'au-delà, comme Allah le dit :
A Allah appartient le royaume des cieux et de la terre. Et le jour où l’heure arrivera, ce jour-là, les imposteurs seront perdus. (Sourate al-Jathiyya, 27)
Le verset 56 de la sourate al-Kahf relate aussi que les incroyants ont raillé les signes d'Allah (c'est-à-dire les versets) et l’approche du châtiment de l’enfer.
Une des raisons les plus importantes de leur rejet des versets d'Allah est leur vanité. Ce qu'ils souhaitent le plus est que personne n’évoque le nom d’Allah ou ne trouve de l’intérêt à la morale de l'Islam parce que seul l’environnement qu’ils préfèrent peut leur garantir de conserver leur caractère vil et ne pas se faire de soucis. Ils pensent pouvoir trouver la paix s'ils nient les preuves de la création ou s’ils ignorent de façon délibérée le pouvoir d'Allah. Une ignorance aussi obstinée signifie que même la preuve la plus criante ne les convaincra jamais. En niant Allah et la religion, ils pensent qu'ils seront dominants et obtiendront un statut élevé parmi les gens qui les entourent qui, comme toutes les autres créatures vivantes, ont été créés par Allah et sont donc complètement dépendant de Lui et totalement impuissants sans Lui.
Leur vanité est fondée sur ce qu’Allah leur a accordé comme l'intelligence, la force physique, les moyens matériels, la beauté et tout ce qu'ils ont. Mais ces gens qui ne peuvent pas utiliser leur intelligence et leur conscience choisissent de railler plutôt que d'être reconnaissants.
Le Coran affirme que des gens pareils commencent à railler les versets d’Allah au moment où ils les entendent. Par exemple : "Et quand une sourate est révélée, il en est parmi eux qui dit : "Quel est celui d’entre vous dont elle fait croître la foi ?" Quant aux croyants, elle fait certes croître leur foi, et ils s’en réjouissent." (Sourate at-Tawbah, 124) Cependant, leur attitude ne démoralise pas et ne décourage pas les croyants, bien au contraire elle ne fait que renforcer leur motivation et leur dévouement. Dans un autre verset, l’absence de compréhension des incroyants et l'attitude contestable à l’égard des versets sont ainsi décrites :
Certes, Allah ne se gêne point de citer en exemple n’importe quoi : un moustique ou quoi que ce soit au-dessus ; quant aux croyants, ils savent bien qu’il s’agit de la vérité venant de la part de leur Seigneur ; quant aux infidèles, ils se demandent "Qu’a voulu dire Allah par un tel exemple ?" Par cela, nombreux sont ceux qu’Il égare et nombreux sont ceux qu’Il guide ; mais Il n’égare par cela que les pervers. (Sourate al-Baqarah, 26)
Comme le dit le verset précédent, les incroyants n’ont pas compris le but d’Allah Qui cite en exemple le moustique dans l’un de Ses versets. En raison de leur ignorance, ils se sont demandés : "Qu’a voulu dire Allah par un tel exemple ?" et ont raillé le verset. Mais de nos jours, la science a découvert que le très nuisible moustique a beaucoup de caractéristiques miraculeuses.
Allah faisait référence aux propriétés miraculeuses de cette créature voilà 1400 années et les incroyants de l’époque, manquant de connaissance, sont maintenant considérés comme des personnes de peu d’intelligence en raison des propos moqueurs qu’ils tinrent. Il est courant chez les incroyants de se moquer des actes d’adoration commandés par Allah comme nous l’apprend ce verset :
Et lorsque vous faites l’appel à la salât, ils la prennent en raillerie et jeu. C’est qu’ils sont des gens qui ne raisonnent point. (Sourate al-Maidah, 58)
Allah a révélé plusieurs versets sur la moquerie de ceux qui rejettent la religion et a conseillé aux croyants de réagir ainsi à de tels propos :
Quand tu vois ceux qui pataugent dans des discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils entament une autre discussion… (Sourate al-Anam, 68)
Ceux qui renient les messagers d'Allah et la religion, tout comme ceux qui les raillent, seront punis au jour du jugement, comme le décrit le verset suivant :
Et c’est l'enfer qui sera leur rétribution, pour avoir rejeté la foi et tourné en dérision Mes signes et Mes prophètes. (Sourate al-Kahf, 106)
Ils sont nombreux ceux qui se détournent des versets malgré les exhortations et les rappels explicites des messagers. Mais comme Allah l'énonce dans ce verset, leur rejet est Sa volonté et Son pouvoir. Cet état de défiance, caractérisé par leur raillerie et leur incompréhension, est déterminé par leur destin. Quels que soient leurs efforts pour essayer de comprendre, et peu importe leur volonté à le faire, ils ne le peuvent pas. Ils doivent vivre avec leur destin.
Seul Allah donne la foi et Il a inscrit l'incroyance dans leur destin. De ce fait, aucun appel ou exhortation à embrasser la foi n'aura d’effet sur eux à moins qu’Allah ne le veuille. C’est Lui Qui les empêche de croire en mettant un "voile" sur leurs cœurs. C’est ce que Allah dit dans les versets suivants :
Il en est parmi eux qui viennent t’écouter, cependant que Nous avons entouré de voiles leurs cœurs, qui les empêchent de comprendre (le Coran), et dans leurs oreilles est une lourdeur. Quand même ils verraient toutes sortes de preuves, ils n’y croiraient pas… (Sourate al-Anam, 25)
Allah a scellé leurs cœurs et leurs oreilles ; et un voile épais leur couvre la vue ; et pour eux il y aura un grand châtiment. (Sourate al-Baqarah, 7)
Allah nous apprend que ces personnes "ne seront jamais guidées." Dans ce verset, notre Seigneur nous rappelle que changer de destin est impossible et que, peu importe combien sont importants nos efforts, personne ne vivra autre chose que son destin.
Et ton Seigneur est le Pardonneur, le Détenteur de la miséricorde. S’Il s’en prenait à eux pour ce qu’ils ont acquis, Il leur hâterait certes le châtiment. Mais il y a pour eux un terme fixé (pour l’accomplissement des menaces) contre lequel ils ne trouveront aucun refuge. (Sourate al-Kahf, 58)
Ce verset nous rappelle l’infinie miséricorde d'Allah et Sa compassion pour Ses serviteurs. Allah, le très Miséricordieux, laisse Sa clémence infinie et Sa miséricorde réfléchir sur tout, sans exception. De l'air que nous respirons à la nourriture que nous mangeons, du cœur aux battements permanents d'une personne à la beauté parfaite dans la nature - jusqu’au moindre détail, tout est le reflet de la grâce d'Allah. Tout le monde vient à la vie et mène sa vie par Sa grâce.
Certains de ceux qui sont reconnaissants pour ces dons comprennent le but de la création et servent Allah, alors que d'autres sont ingrats et se détournent. Allah offre tous les dons de la terre, qu’ils soient apparents ou cachés, à tous afin que même les incroyants, les hypocrites et ceux qui Lui attribuent des associés puissent en bénéficier, de l'air qu’ils respirent à l'eau qu'ils boivent. Allah leur accorde des biens et des propriétés tout comme Il en accorde aux croyants, de même qu’Il accorde des maisons pour vivre et une descendance qui perpétue leurs lignées. Il les pourvoit en une bonne nourriture et leur donne santé, force et beauté.
Allah permet aux incroyants de bénéficier de tous ces présents, car cela pourrait leur permettre de revenir à Lui, de méditer, de comprendre et d’être reconnaissants. Mais cela ne s'applique qu’à cette vie car dans l'au-delà tous les dons sont destinés aux croyants qui ne les ont utilisés, durant leur séjour sur terre, que pour se rapprocher d’Allah et obtenir Son agrément et qui étaient reconnaissants, car Il est le tout Miséricordieux et a promis le paradis aux seuls croyants. Les versets suivants clarifient ces propos :
Sauf celui qui se repent, croit et fait le bien : ceux-là entreront dans le paradis et ne seront point lésés, aux jardins du séjour (éternel) que le tout Miséricordieux a promis à Ses serviteurs, [qui ont cru] au mystère. Car Sa promesse arrivera sans nul doute. (Sourate Maryam, 60-61)
Le verset 58 de la sourate al-Kahf aborde également un autre sujet. Il existe un terme fixé pour chaque nation qui sera punie par Allah. Pour Lui, le moment exact du châtiment de chaque personne et de chaque peuple est connu, comme Il le révèle dans ce verset : "Nulle communauté ne peut avancer ni reculer son terme." (Sourate al-Mu’minun, 43)
Le tremblement de terre, l'inondation, la tornade ou toute autre catastrophe qui détruit une nation est connu dans le destin déterminé par Allah, ce qui inclut le moment de l’événement, sa sévérité, sa durée et ses effets. Notre Seigneur Qui embrasse la totalité du temps l’a déterminé, dans le destin des incroyants qui nient et ne croient pas au jour du jugement, au moindre jour, à la minute et à la seconde, car comme nous l’apprend ce verset :
Va-t-en, dit [Moïse]. Dans la vie, tu auras à dire (à tout le monde) : "Ne me touchez pas !" Et il y aura pour toi un rendez-vous que tu ne pourras manquer. Regarde ta divinité que tu as adorée avec assiduité. Nous la brûlerons certes, et ensuite, nous disperserons [sa cendre] dans les flots. (Sourate Ta Ha, 97)

En d’autres termes, aucun peuple ou nation qui s'oppose à la loi d’Allah ne survivra. Chaque nation qui ne respecte pas Allah et la religion, qui agit à l'opposé de la morale du Coran, sera détruite et effacée des pages de l'histoire.
Plusieurs peuples ont été hostiles à l’égard de la loi d’Allah et ont déclaré la guerre aux valeurs morales de l'Islam. Les régimes communistes du siècle dernier, qui ont fait couler tant de sang, ne sont que certains des exemples les plus récents. Dans les pays communistes, les établissements religieux ont été supprimés, les gens pieux étaient opprimés, les leaders religieux étaient assassinés et la lecture des Livres saints était interdite. Mais aucun de ces régimes n'a duré. Lorsque nous regardons aujourd'hui derrière nous, nous constatons qu'ils se sont effacés de l'histoire l’un après l’autre.
Le Coran donne beaucoup d'exemples de dictateurs et de régimes qui ont fait de l'oppression un moyen politique. Un de ces régimes était celui du Pharaon et de son entourage. Le Pharaon a ouvertement rejeté l'appel à la foi de Moïse (psl) et a opprimé les croyants. Par conséquent, son régime violent et oppressif n'a pas duré, car il a été anéanti par un grand désastre. Les versets suivants relatent les événements entourant le Pharaon :
Et Nous fîmes traverser la mer aux Enfants d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et inimitié. Puis, quand la noyade l’eut atteint, il dit : "Je crois qu’il n’y a d’autre divinité que Celui en Qui ont cru les Enfants d’Israël. Et je suis du nombre des soumis." [Allah dit] Maintenant ? Alors qu’auparavant tu as désobéi et que tu as été du nombre des corrupteurs ! Nous allons aujourd’hui épargner ton corps, afin que tu deviennes un signe à tes successeurs. Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes (d’avertissement). (Sourate Yunus, 90-92)

La destruction des lieux de culte est l’une des preuves les plus évidentes des guerres de religions. Ci-dessus à gauche : une mosquée détruite en Bosnie. A droite : une mosquée récemment détruite en Macédoine

L'existence provisoire de régimes aussi oppressifs et cruels fait partie des épreuves qu'Allah crée pour les croyants durant leur vie sur terre. Dans un verset Allah S’adresse à Mohammed (pbsl) en ces termes : "Et ne pense point qu’Allah soit inattentif à ce que font les injustes. Il leur accordera un délai jusqu’au jour ou leurs regards se figeront" (Sourate Ibrahim, 42) lui faisant ainsi savoir que les oppresseurs rencontreront leur châtiment. Cette vérité est aussi révélée dans le verset suivant :
Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : "Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournons." (Sourate al-Baqarah, 155-156)

Le Pharaon auquel fut envoyé Moïse (psl) était connu pour sa cruauté. Il opprima Moïse (psl) et sa nation, en cherchant à les détourner par la force de leur religion. Son destin, déterminé dans l’éternité par Allah, est une leçon pour nous tous. Lui et son armée furent noyés dans la mer, par la volonté d'Allah
Le verset 59 de la sourate al-Kahf établit également que de telles nations étaient punies à cause de leurs injustices. Maintenant, nous devons analyser très exactement ce que ce terme signifie. Le Coran révèle que les injustes sont ceux qui attribuent des associés à Allah, qui nient Ses versets et qui rejettent Ses messagers. Allah révèle cette réalité dans ce verset "…Et seuls les injustes renient Nos versets." (Sourate al-Ankabut, 49) Certains des versets sur ce sujet disent :
Les négateurs dirent : "Jamais nous ne croirons à ce Coran ni à ce qui l’a précédé." Et si tu pouvais voir quand les injustes seront debout devant leur Seigneur, se renvoyant la parole les uns aux autres ! (Sourate Saba, 31)
Et le peuple de Moïse adopta après lui un veau, fait de leurs parures : un corps qui semblait mugir. N’ont-ils pas vu qu’il ne leur parlait point et qu’il ne les guidait sur aucun chemin ? Ils l’adoptèrent [comme divinité], et ils étaient des injustes. (Sourate al-Araf, 148)
Comment Allah guiderait-Il des gens qui n’ont plus la foi après avoir cru et témoigné que le Messager est véridique, et après que les preuves leur sont venues ? Allah ne guide pas les gens injustes. (Sourate al-Imran, 86)
Quand tu vois ceux qui pataugent dans des discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils entament une autre discussion. Et si le diable te fait oublier, alors, dès que tu te rappelles, ne reste pas avec les injustes. (Sourate al-Anam, 68)
Comme les versets précédents le montrent, le terme "injustes" s’applique à tous ceux qui nient les Livres saints d’Allah, qui prennent des dieux en dehors d’Allah, à ceux qui, après avoir reconnu véridique la mission des messagers, retournent à l’incroyance et à ceux qui se moquent des versets d’Allah. Allah révèle encore plus de caractéristiques sur ces personnes dans le Coran. Pour résumer, "ce qui est injuste" est défini comme étant tous les actes commis par les gens et les peuples qui rejettent Ses valeurs, ne Lui vouent pas un culte comme ils le devraient, qui deviennent arrogant envers Allah et Sa religion et qui nient l’au-delà et le jour du jugement.
Il ne faudrait pas oublier que le Coran révèle que tous ces gens et ces nations qui nient Allah seront sévèrement châtiés, à la fois dans ce monde et dans l’autre. Allah dit :
Quant à ceux qui n’ont pas cru, Je les châtierai d’un dur châtiment, ici-bas tout comme dans l’au-delà ; et pour eux, pas de secoureurs. (Sourate al-Imran, 56)
Ce verset révèle que chaque nation qui transgresse sera punie dans les deux mondes. La sourate al-Kahf appelle ce moment "un rendez-vous". Lorsque le terme fixé viendra, toute la force et le nombre des injustes seront détruits et effacés de l'existence, parce que c'est la loi d’Allah.
En outre, le Coran dit que si une nation doit être détruite, un rendez-vous est pris entre le Messager de ce peuple et les anges chargés de l'exécution de cette destruction. A cette rencontre, les anges et le Messager mettent au point le moment de la catastrophe destinée à cette nation. La visite des anges au Prophète Loth (psl) en est l’exemple.
Loth (psl) a exhorté son peuple à la croyance pendant très longtemps et leur a conseillé de se réformer et d’abandonner leur façon de vivre illicite. Mais sa nation a fait du rejet des versets d'Allah et de l'immoralité une manière de vivre et a continué donc à rejeter ses appels et a persisté dans sa voie. Ainsi, ils méritaient le décret du châtiment et les anges informèrent Loth (psl) de la destruction imminente de son peuple. Leur visite est relatée dans les versets suivants :
Et quand Nos anges vinrent à Loth, il fut affligé pour eux, et se sentit incapable de les protéger. Ils lui dirent : "Ne crains rien et ne t’afflige pas... Nous te sauverons ainsi que ta famille, excepté ta femme qui sera parmi ceux qui périront. Nous ferons tomber du ciel un châtiment sur les habitants de cette cité, pour leur perversité." (Sourate al-Ankabut, 33-34)
Puis lorsque les envoyés vinrent auprès de la famille de Loth, celui-ci dit : "Vous êtes [pour moi] des gens inconnus." Ils dirent : "Nous sommes plutôt venus à toi en apportant (le châtiment) à propos duquel ils doutaient. Et nous venons à toi avec la vérité. Et nous sommes véridiques. Pars donc avec ta famille en fin de nuit et suis leurs arrières ; et que nul d’entre vous ne se retourne. Et allez là où on vous le commande." (Sourate al-Hijr, 61-65)
Ainsi les anges d'Allah ont informé Loth (psl) de la catastrophe imminente pendant leur visite et ont précisé son moment. Pour le peuple de Loth (Psl), le moment était fixé à l'aube :
Par ta vie ! Ils se confondaient dans leur délire. Alors, au lever du soleil le cri (la catastrophe) les saisit. Et Nous renversâmes [la ville] de fond en comble et fîmes pleuvoir sur eux des pierres d’argile dure. Voilà vraiment des preuves, pour ceux qui savent observer ! (Sourate al-Hijr, 72-75)
(Rappelle-toi) quand Moïse dit à son [jeune] valet : "Je n’arrêterai pas avant d’avoir atteint le confluent des deux mers, dussé-je marcher de longues années." (Sourate al-Kahf, 60)
Dans ce verset, le terme "jeune" suggère que lorsque nous faisons quelque chose, nous devrions rechercher l'aide de jeunes personnes et travailler avec elles. Les jeunes gens devraient être motivés à employer leur énergie, leur dynamisme, leur force, leur ambition et leur enthousiasme dans les actes vertueux pour la satisfaction d’Allah. Certains des versets parlent des jeunes et le verset qui suit constate que seuls quelques jeunes personnes de son peuple ont cru en Moïse (psl) :
Personne ne crut (au message) de Moïse, sauf un groupe de jeunes gens de son peuple, par crainte de représailles de Pharaon et de leurs notables. En vérité, Pharaon fut certes, superbe sur terre et il fut du nombre des extravagants. (Sourate Yunus, 83)
Le verset 60 de la sourate al-Kahf fait référence au lieu de rencontre vers lequel Moïse (psl) se dirige. Moïse (psl) sait qu'il doit rencontrer quelqu'un au "confluent des deux mers". Cet endroit pourrait se situer n'importe où sur terre qui corresponde à cette description.
L’expression "même si je dois marcher de longues années" indique que le lieu de la rencontre a été certainement convenu parce que Moïse (psl) a l'intention d'aller à cet endroit précis et pas à un autre, même si cela doit lui prendre des années, car la rencontre ne peut se tenir ailleurs. Pour cette raison, Moïse (psl) fait de son mieux pour y être sans se soucier du temps qu’il mettra. Et, si nécessaire, il attendra à cet endroit.
Puis, lorsque tous deux eurent atteint le confluent, Ils oublièrent leur poisson qui prit alors librement son chemin dans la mer. (Sourate al-Kahf, 61)
Nous comprenons de ce verset que Moïse (psl) et son jeune domestique avaient projeté de manger du poisson. Cependant, Allah a fait que tous deux l’oublient et lui permettent en cette occasion de s'échapper vers la mer.
En réalité, on ne peut pas oublier ou se rappeler de quoi que ce soit à volonté. Dans ce cas, Allah leur a fait oublier le poisson car cette inattention a été inscrite dans leur destin. Ceci étant, indépendamment de leurs efforts pour essayer de se souvenir, ils ne peuvent le faire que si Allah le veut.
Il existe beaucoup de raisons à cet oubli. Il a été dit à Moïse (psl), par exemple, de venir à cet endroit précis pour rencontrer une personne importante et bénie à propos de laquelle d’autres informations seront révélées plus tard. Pour atteindre leur lieu de rendez-vous prévu, Moïse et son jeune valet voyagent pendant longtemps. Cependant, ils ont besoin d'une information plus détaillée sur l'emplacement exact car la région du "confluent des deux mers" est immense. Sans ces informations précises, ils pourraient avoir beaucoup de difficultés à trouver cette personne. C'est là où prend sens la fuite du poisson et elle devient claire. Il s’agit d’un signe parce que le poisson localise le lieu de la rencontre avec exactitude.
Dans un sens plus large, ce verset met l’accent sur la précision à faire du choix d’un lieu de rendez-vous quelconque. Le lieu de rencontre dans le cas de Moïse (psl) est inoubliable, car il est indiqué par un signe important. En général, l'emplacement exact d'une réunion doit être convenu et connu pour éviter les difficultés et pertes de temps, et pour rendre son accès plus facile aux gens.
Ce verset montre que lorsque Moïse (psl) et son jeune valet dépassent le lieu prévu de la rencontre, ils sont fatigués et affamés. Lorsqu’ils veulent préparer le repas, ils se souviennent du poisson et se rendent compte qu'ils l'ont laissé derrière eux. Allah leur a fait oublier le poisson et ensuite, au moment voulu, le leur rappelle, leur désignant ainsi le lieu de la rencontre.
Il est important qu'Allah ait choisi le poisson, car Moïse (psl) et son assistant s’en seraient rappelés sans aucun doute, pendant leur long voyage, au moment où ils seraient fatigués et affamés, et l’auraient donc cherché. Comme manger est une nécessité pour tout être humain affamé, il semble qu’Allah ait choisi le poisson pour les emmener à leur lieu de rendez-vous.
[Le valet lui] dit : "Quand nous avons pris refuge près du rocher, vois-tu, j’ai oublié le poisson - le diable seul m’a fait oublier de (te) le rappeler - et il a curieusement pris son chemin dans la mer." [Moïse] dit : "Voilà ce que nous cherchions." Puis, ils retournèrent sur leurs pas, suivant leurs traces. (Sourate al-Kahf, 63-64)
Lorsque Moïse (psl) et son jeune serviteur se rendent compte qu'ils ont laissé le poisson derrière eux, ils se souviennent aussi qu’ils l'ont oublié dans une région rocheuse. Cette contrée rocailleuse où les deux mers se rencontrent est le lieu où Moïse doit rencontrer la personne bénie. Grâce au poisson, Moïse localise le lieu exact du rendez-vous au cours duquel, on le suppose, il devait rencontrer Al-Khidr (psl). Le poisson, ayant accompli son but, disparaît dans la mer.
Dans le verset, la déclaration du serviteur de Moïse est également mentionné, affirmant que satan lui a fait oublier le poisson. La capacité de satan à faire oublier les gens est aussi mentionnée dans d'autres versets :
Quand tu vois ceux qui pataugent dans des discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils entament une autre discussion. Et si le diable te fait oublier, alors, dès que tu te rappelles, ne reste pas avec les injustes. (Sourate al-Anam, 68)
Et il dit à celui des deux dont il pensait qu’il serait délivré : "Parle de moi auprès de ton maître". Mais le diable fit qu’il oublia de rappeler (le cas de Joseph) à son maître. Joseph resta donc en prison quelques années. (Sourate Yusuf, 42)
Nous devons rappeler à cette occasion que satan, tout seul, n'a aucun pouvoir. Allah, le Détenteur unique de tout pouvoir et de toute force, a donné à satan la capacité de susciter l’oubli chez les gens. Nul être n’est en mesure de faire quoi que ce soit de sa propre volonté. Allah dirige les actes de tous les êtres vivants, ainsi que satan, comme l’indique le verset "… Il n’y a pas d’être vivant qu’Il ne tienne par son toupet…" (Sourate Hud, 56) De ce fait, c’est en réalité Allah, et non satan, Qui a fait oublier le poisson à Moïse (psl) et à son jeune valet, car c’était dans leur propre intérêt de l’oublier et leur destin, déterminé par Allah, en a ainsi décidé.
Dans le verset 64 de la sourate al-Kahf, nous comprenons que Moïse (psl) et son jeune domestique se rendent compte que l’endroit où le poisson leur a échappé était le lieu de la rencontre, ils ont ainsi "fait chemin inverse" vers ce lieu très précis.
… La puissance toute entière appartient à Allah. C’est Lui Qui est l’Audient, l’Omniscient. C’est à Allah qu’appartient, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. (Sourate Yunus, 65-66)
Ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. (Sourate al-Kahf, 65)
Comme il a été déjà mentionné, Allah est très compatissant, clément et miséricordieux envers Ses serviteurs. Moïse (psl) s’est mis en route dans l'intention de rencontrer Al-Khidr (psl), celui à qui Allah a accordé la miséricorde. De ce fait, les attributs d’Allah de clémence et de miséricorde se reflètent sur lui, ce qui lui permet d’être détenteur d’un savoir supérieur émanant d’Allah et de devenir l’un de Ses éminents serviteurs. Dans les extraits suivants du récit, nous verrons plusieurs exemples de son sens supérieur de la miséricorde.
Dans ce verset, nous sommes rappelés au concept de compassion dans le Coran. Comme Allah le dit dans ce verset "… être, en outre, de ceux qui croient et s’enjoignent mutuellement l’endurance, et s’enjoignent mutuellement la miséricorde. Ceux-là sont les gens de la droite." (Sourate al-Balad, 17-18) Etre compatissant est l’une des principales caractéristiques d'un croyant.
Les croyants qui consacrent leurs vies à chercher la satisfaction d’Allah font de leur mieux pour se conformer à Ses règles. Leur sens de la compassion provient de leur foi authentique, car ils savent que rien ne se produit sans la volonté d’Allah et qu'ils sont dépendants de ce qu'Il peut leur accorder. Cette conscience les rend modestes. Ceux qui ne sont pas modestes ne peuvent pas être réellement compatissants parce qu'ils sont égocentriques et de ce fait estiment que leurs intérêts et leurs désirs sont au-dessus de tout. C’est la raison pour laquelle ils ne tiennent pas compte des besoins des autres personnes et donc, ne peuvent ressentir de la compassion et de la miséricorde pour eux. Les gens humbles, de leur côté, qui sont complètement soumis à Allah, éprouveront un profond sentiment de compassion pour toutes les autres créatures innocentes.
Une des raisons qui explique la détermination des croyants à être aussi compatissants est leur désir de gagner la satisfaction d’Allah. Comme les versets l’expriment, Allah est le plus Compatissant et ainsi les croyants s'efforcent de vivre autant que possible en étant habités de compassion : "Et n’eussent été la grâce d’Allah sur vous et Sa miséricorde et (n’eût été) qu’Allah est compatissant et miséricordieux." (Sourate an-Nur, 20) Totalement dépendants de la grâce et de la compassion d’Allah, et sincèrement en quête de Sa miséricorde, ils sont aussi compatissants qu'ils le peuvent envers les autres croyants.
Comme pour toute chose, leur compassion vient de l’enseignement du Coran. Et en raison de cela, ils ne sont compatissants que là où Allah l’ordonne et avec ceux auxquels Il a destiné cette compassion.
Parfois l'amour et la compassion ressentis pour un croyant provoquent une réaction et une critique inévitables, même si cela peut être dur ou difficile à faire. Cependant, de telles réactions peuvent devenir nécessaires lorsque de mauvaises actions sont commises, car le Coran ordonne aux musulmans d'interdire le mal. C'est la vraie compassion, car tout musulman peut être confronté à d’autres musulmans pour les empêcher de s'engager dans des activités interdites, mais il ne peut pas accepter l’idée que ses frères et sœurs aillent en enfer. C'est pourquoi les musulmans encouragent leurs coreligionnaires à se conformer aux valeurs qui plaisent à Allah et les aident ainsi à gagner le droit d’entrer au paradis. S'ils ne tenaient pas compte de la destinée de leurs coreligionnaires dans l’au-delà et, ainsi, ne faisaient qu’observer simplement leurs mauvaises actions, comment pourraient-ils prétendre être vraiment compatissant ?
Dans ce verset : "Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants" (Sourate at-Tawbah, 128), Allah décrit le sens de la compassion de notre Prophète (pbsl). Et, ceux qui prennent exemple sur ce modèle de qualités morales seront sensibles au destin des uns et des autres dans l’au-delà et se comporteront comme Allah ordonne de le faire.
De ce verset, nous pouvons déduire que Moïse a déjà reçu une information détaillée, grâce à la révélation, concernant la personne qu’il devait rencontrer. Il fait de gros efforts pour aller à son rendez-vous malgré l’éloignement du lieu où il se trouve, parce que même s'il fait face à des épreuves durant son chemin, il est certain qu'il tirera un grand bénéfice de sa rencontre avec cette personne très particulière.
Ensuite, aussitôt qu'ils se rencontrent, Moïse le reconnaît, tout comme il reconnaît son caractère et son savoir supérieurs, et veut se joindre à lui. Cela montre que probablement il savait déjà que cette personne particulière était détentrice d’un grand savoir. (Allah est plus savant) Il est aussi probable qu'il a reçu la révélation que cette personne était sur le droit chemin et en était un guide, et qu'il devait donc se joindre à elle et, pour toutes ces raisons, apprendre d’elle. (Allah est plus savant)
[L’autre] dit : "Vraiment, tu ne pourras jamais être patient avec moi." (Sourate al-Kahf, 67)
D’après ces versets, Al-Khidr (psl) a aussi une parfaite connaissance de Moïse (psl). D’ailleurs, il est possible d’en déduire que Al-Khidr connaît des choses sur l'avenir, car Allah l'en a informé.
Dès que Moïse fait sa demande, Al-Khidr (psl) lui répond immédiatement qu’il n'est pas assez patient pour voyager avec lui. Pourquoi dirait-il une chose pareille alors que rien n’est encore arrivé, et avant même de voir comment Moïse se comporterait ? La raison en est que Al-Khidr connaît une partie de l'avenir (Allah est plus savant).
Une telle connaissance indique que tout se passe selon la volonté d’Allah, parce que Lui seul accorde une telle connaissance à Son petit nombre d’élus et uniquement autant qu'Il le veut. Ainsi, Al-Khidr ne pouvait révéler une telle connaissance de l'invisible que selon la volonté d’Allah.
Tout ce qui arrivera à Moïse est, comme affirmé plus haut, déjà accompli et chaque moment est connu d’Allah, car Il l'a inscrit dans le destin. C'est la preuve que les gens ne vivront que le destin qu’Allah leur a inscrit. Un autre verset met également l’accent sur le fait que les croyants doivent s’en remettre à Allah et à leur destin, et avoir confiance en Lui :
Dis : "Je ne détiens pour moi rien qui peut me nuire ou me profiter, excepté ce qu’Allah veut. A chaque communauté un terme. Quand leur terme arrive, ils ne peuvent ni le retarder d’une heure ni l’avancer." (Sourate Yunus, 49)
"Comment endurerais-tu sur des choses que tu n’embrasses pas par ta connaissance ?" (Sourate al-Kahf, 68)
Plusieurs événements troublants, agréables et joyeux peuvent être vécus par les gens au cours d'une journée. Mais comme la plupart des gens ne pensent pas à Allah et au fait qu'Il a déjà tout inscrit dans le destin, ils essaient d'expliquer ce qui leur arrive par la "chance" et la "coïncidence". Cependant, cela les empêche de voir les choses à la lumière du bien et d’en tirer des bénéfices. C’est pourquoi ils deviennent contrariés, tristes et malheureux. C'est la différence fondamentale entre les croyants et les incroyants, parce que les croyants sont conscients que tout est créé selon la volonté d’Allah et dans leur intérêt supérieur.
Ceux qui ont une profonde compréhension de cette réalité réussissent à être satisfaits et à observer la beauté cachée et le bien supérieur en toute chose, sans tenir compte de leur situation dans ce monde. Allah a créé tout ce que nous pourrions vivre, que nous les considérions bonnes ou mauvaises importe peu, en mettant en place un plan subtil et avec une infinie sagesse et intelligence. Il contrôle la totalité de la vie, car Il est le seul Maître de tout ce qui existe. Allah crée toute chose dans une forme parfaite et incomparable avec sagesse et beauté. De ce fait, l'humanité doit reconnaître et se rendre compte de cette perfection, et essayer de déceler la sagesse et la bonté en toute chose sachant que la connaissance infinie d’Allah n’est à l’origine que des plus parfaits résultats. Ceux qui croient en Allah, évaluent tout avec un regard porté sur le bien et l’interprètent ainsi, trouveront toujours le bien et la beauté, à la fois en ce monde et dans l’autre.

Les croyants savent que tout ce qui leur advient, aussi désagréable que ce soit, est une épreuve d'Allah. En tant qu’êtres soumis à Lui, ils font preuve de bon caractère quelles que soient les circonstances. En revanche, ceux qui n’ont pas conscience de la réalité du destin désespèrent et souffrent à chaque revers.
L'intelligence d'Allah est infinie alors que les êtres humains sont limités. Partant de cette réalité, les gens peuvent ne tenir compte que de l’aspect visible des choses et l’interpréter selon leur propre compréhension. Ainsi, ils pourraient interpréter une chose qui, en réalité, contient beaucoup de bien et de beauté comme négative et regrettable, et inversement. Dans de telles situations, les croyants ont besoin de s’en remettre à la science et à la sagesse infinie d’Allah et avoir un regard sur les choses à partir d’une perspective de bonté afin de voir la vérité, car tout ce qui semble être négatif est, pour les croyants, "une leçon dans le destin". Allah dit dans un verset :
…Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah Qui sait, alors que vous ne savez pas. (Sourate al-Baqarah, 216)
[Moïse] lui dit : "Si Allah veut, tu me trouveras patient ; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres." (Sourate al-Kahf, 69)
Comme nous pouvons le constater dans ce verset, Moïse (psl) répond immédiatement d'une façon musulmane en disant In cha Allah (si Allah le veut). Cette expression montre la soumission des croyants à Allah, qu'ils comprennent comment le destin fonctionne et combien ils sont conscients que seul Allah peut leur accorder la réussite.
Comme nous l’avons précisé dans l'explication des versets 23 et 24 de la sourate al-Kahf plus haut, il s’agit de l’ordre d’Allah de ne pas dire "je ferai cela demain", mais de dire "si Allah le veut".
Par cette réponse, Moïse (psl) attire notre attention à l'importance de dire In cha Allah avant d'entamer une chose, de prendre une décision et de planifier quoi que ce soit pour le lendemain parce que, en fin de compte, seul Allah accorde la réussite et les aptitudes nécessaires pour y parvenir. Il est essentiel que les musulmans se souviennent de cette grande vérité : Seul Allah sait et dirige tout ce qui arrive dans l'univers.
"Si tu me suis, dit [l’autre,] ne m’interroge sur rien tant que je ne t’en aurai pas fait mention." (Sourate al-Kahf, 70)
Le récit de Moïse (psl) et d’Al-Khidr (psl) insiste encore une fois sur l'importance de l'obéissance aux prophètes et aux messagers. Les croyants doivent y prêter attention en montrant un strict respect dans leur loyauté.
En rapport avec cela, les gens doivent voir la sagesse et la bonté dans les actions du messager auquel ils ont fait allégeance. Ils doivent s’attendre à de la bonté dans tout ce que le messager fait et, s'ils ne peuvent pas voir la sagesse inhérente, ils doivent attendre patiemment et avec respect ses explications. Les croyants ne doivent pas déranger le messager en lui posant des questions inutiles ou en essayant de satisfaire leur curiosité.
Si la sagesse contenue dans les propos ou les actes n'est pas immédiatement apparente, les musulmans doivent attendre avec respect que le messager d’Allah ou l’élu la leur explique. Ceux qui adoptent cette vision des choses se rendront compte immédiatement que les propos ou les actes étaient appropriés et reconnaîtront l’erreur de leur réaction initiale. Les versets disent que si la personne à qui l’on fait allégeance sent le besoin d'expliquer la sagesse de ses actes, de ses décisions et de ses propos, elle le fera. Par exemple, Al-Khidr dit : "… tant que je ne t'en aurai pas fait mention" signifiant ainsi qu'il expliquera la sagesse inhérente au moment venu.
Alors les deux partirent. Et après qu’ils furent montés sur un bateau, l’homme y fit une brèche. [Moïse] lui dit : "Est-ce pour noyer ses occupants que tu l’as ébréché ? Tu as commis, certes, une chose monstrueuse !" (Sourate al-Kahf, 71)
Selon ce verset, il est clair que Moïse (psl) ne s’est pas fait accompagner de son jeune domestique pour ce voyage. Il pourrait y avoir plusieurs bonnes raisons à cela, comme pour souligner l'importance de l'éducation individuelle, qui est la meilleure forme d'éducation. Ceux qui essaient d'apprendre dans un milieu surchargé perdent facilement leur concentration et ont beaucoup de mal à se reconcentrer. Même à trois personnes, il est facile d’être distrait et difficile de se concentrer. C’est pourquoi le Coran fait allusion à l'éducation individuelle, car une telle méthode permet facilement de se concentrer et de prêter attention. Bien plus, une communication aussi directe avec l'instructeur permet à l'étudiant d'apprendre de façon plus efficace. C'est pourquoi les avantages de l'éducation privée, reconnus dans le monde entier, sont importants.
Un autre sujet est aussi abordé : Moïse connaît la valeur d’Al-Khidr (psl) et sait qu’il lui est ordonné de faire beaucoup de bien.
Cette situation, comme toutes les autres, existe dans le destin. Al-Khidr (psl) avait dit que Moïse (psl) serait impatient et ainsi, une partie de la connaissance de l'avenir qui lui a été accordée s’est accomplie. De son côté, Moïse (psl) pose la question parce qu'elle est inscrite dans son destin. C'est ce qu’on appelle une zallah (un faux pas ou une erreur faits par un prophète ou un messager). De telles erreurs font partie du destin des prophètes et des messagers parce qu'elles conduisent en fin de compte au bien et à la sagesse. A travers ces versets, Allah nous enseigne que de telles erreurs, dont le moment et le lieu sont connus dans le destin, peuvent se produire.
[L’autre] répondit : "N’ai-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie ?" "Ne t’en prends pas à moi, dit [Moïse,] pour un oubli de ma part ; et ne m’impose pas de grande difficulté dans mon affaire." (Sourate al-Kahf, 72-73)
Remarquez l’assurance dans les propos d’Al-Khidr (psl) lorsqu’il fait savoir sa connaissance des événements futurs, que Moïse (psl) n'aura pas la patience indispensable pour voyager avec lui.
Le verset 73 de la sourate al-Kahf précise que tout arrive selon la volonté d'Allah. Les gens ne peuvent pas parler ou empêcher les autres de parler par leur propre volonté, seul Allah les inspire et leur donne la parole. Bien plus, Il peut faire que chaque être, qu’il soit vivant ou pas, dise ce qu'Il décide pour lui. Le Coran révèle, dans les versets suivants, qu’au jour du jugement, Allah donnera la parole aux oreilles, aux yeux et même à la peau d'une personne :
Alors, quand ils y seront, leur ouïe, leurs yeux et leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu’ils œuvraient. Ils diront à leurs peaux : "Pourquoi avez-vous témoigné contre nous ?" Elles diront : "C’est Allah Qui nous a fait parler, Lui Qui fait parler toute chose. C’est Lui Qui vous a créés une première fois et c’est vers Lui que vous serez retournés." Vous ne pouviez vous cacher au point que ni votre ouïe, ni vos yeux et ni vos peaux ne puissent témoigner contre vous. Mais vous pensiez qu’Allah ne savait pas beaucoup de ce que vous faisiez. (Sourate Fussilat, 20-22)
Dans d'autres versets, notre Seigneur nous apprend que sans Sa permission, personne n’a le pouvoir de parler :
Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, le Tout Miséricordieux ; lls n’osent nullement Lui adresser la parole. Le jour où l’Esprit [Gabriel] et les anges se dresseront en rangs, nul ne saura parler, sauf celui à qui le tout Miséricordieux aura accordé la permission, et qui dira la vérité. (Sourate an-Naba, 37-38)
Comme nous l’avons déjà évoqué, Allah crée l'oubli ainsi que le rappel et règne sur toutes nos activités mentales qu’elles soient passées, présentes ou futures. Il a été écrit dans le destin de Moïse (psl) qu'il oublierait et qu'il poserait une question qu’il n’était pas supposé poser. Personne ne peut prendre contrôle de son cerveau et empêcher l'oubli ou de dire les propos qui étaient écrits dans son destin. Allah fait en sorte que les gens oublient chaque fois qu'Il le décide. Il peut enlever toute la mémoire ou, s'Il le veut, y insérer la connaissance de choses inconnues auparavant. Tout cela se produit selon Sa volonté.
La requête de Moïse "ne m’impose pas de grande difficulté dans mon affaire", nous fait comprendre qu'il ne veut pas que son éducation s’achève.
Nous avons créé toute chose avec mesure, et Notre ordre est une seule [parole] ; [il est prompt] comme un clin d’œil. (Sourate al-Qamar, 49-50)
Puis ils partirent tous deux ; et quand ils eurent rencontré un enfant [Al-Khidr] le tua. Alors [Moïse] lui dit : "As-tu tué un être innocent, qui n’a tué personne ? Tu as commis certes, une chose affreuse !" (Sourate al-Kahf, 74)
Alors qu'il a promis de ne pas poser de questions, Moïse (psl) ne peut pas modifier son destin et s’empêcher de poser ces questions. Bien qu’il sache que Al-Khidr (psl) agit en accord avec les ordres d’Allah, et qu’il est détenteur d’un savoir profond et qu’il lui affirme qu'il est son disciple, Moïse (psl) réagit sur ce que Al-Khidr (psl) fait. De ce fait, une autre zallah se produit.
Mais nous ne devons pas oublier que seul Allah donne et enlève la vie. Ainsi, comme le verset suivant le montre, nul ne peut tuer quiconque à moins qu'Allah le veuille, car :
Ce n’est pas vous qui les avez tués : mais c’est Allah Qui les a tués. Et lorsque tu lançais, ce n’est pas toi qui lançais : mais c’est Allah Qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d’une belle épreuve de Sa part ! Allah est audient et omniscient. (Sourate al-Anfal, 17)
Al-Khidr (psl) est un vrai serviteur d'Allah et n’agit que selon Ses ordres et Sa volonté. Tout ce qu’il fait et dit est conforme à Sa volonté. Par ailleurs, personne ne peut savoir si vraiment cette vie a été enlevée pour le prix d’une autre ou si l'enfant qui est tué est pur, à moins qu’Allah le veuille. Cependant, Moïse (psl) tiens ces propos car Allah le veut et parce que c’est écrit dans son destin.
[L’autre] lui dit : "Ne t’ai je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie ?" [Moïse] dit "Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, alors ne m’accompagne plus. Tu seras alors excusé de te séparer de moi." (Sourate al-Kahf, 75-76)
Comme nous le voyons également dans ce récit, Allah octroie et enlève, comme il le veut, la capacité de Ses serviteurs à être patients. Cet aspect louable des croyants est mentionné dans plusieurs versets, avec le fait que seul Allah accorde la patience. Ainsi, l'armée de Talut (psl) a demandé à Allah de lui accorder de la patience pendant la guerre :
Et quand ils affrontèrent Goliath et ses troupes, ils dirent : "Seigneur ! Déverse sur nous l’endurance, affermis nos pas et donne-nous la victoire sur ce peuple infidèle." (Sourate al-Baqarah, 250)
Le verset 76 de la sourate al-Kahf montre que Moïse (psl) est conscient du mécontentement d’Al-Khidr (psl). Malgré les affirmations d’Al-Khidr (psl) disant que Moïse (psl) serait impatient, Moïse (psl) maintient qu'il pourrait patienter. Cependant, après avoir rompu sa promesse par deux fois, il veut malgré tout trouver une solution et ainsi emploie une nouvelle stratégie de persuasion pour convaincre Al-Khidr (psl) de ne pas arrêter ce processus d'éducation et d’admonition. Avec cet objectif en tête, Moïse (psl) lui donne plus d'assurance et de garantie afin de prolonger et de continuer son éducation aussi longtemps que possible.
Ils partirent donc tous deux ; et quand ils furent arrivés à un village habité, ils demandèrent à manger à ses habitants ; mais ceux-ci refusèrent de leur donner l’hospitalité. Ensuite, ils y trouvèrent un mur sur le point de s’écrouler. L’homme le redressa. Alors [Moïse] lui dit : "Si tu voulais, tu aurais bien pu réclamer pour cela un salaire." (Sourate al-Kahf, 77)
En poursuivant leur voyage, Moïse (psl) et Al-Khidr (psl) sont entrés dans une ville. Cependant, comme ils n’ont pas été reçus favorablement, car on ne leur a pas offert de nourriture et de gîte, nous en déduisons que leur voyage avait été difficile.
Dans ce verset, Allah pourrait faire référence au bien-fondé des épreuves lors de la quête de la vérité et du savoir bénéfique. Moïse (psl) est préparé à subir des moments difficiles pour rester avec Al-Khidr (psl) afin de pouvoir bénéficier de sa sagesse et de ses conseils. C'est aussi un rappel pour tous, car les musulmans doivent montrer la même détermination et force de caractère dans des situations semblables.
Le verset montre aussi que Al-Khidr (psl) était particulièrement doué, compétent et efficace. C’est ce que nous déduisons de sa capacité d'endommager le bateau sans que personne ne le remarque et aussi de la rapidité avec laquelle il construit un mur solide. Allah montre la rapidité de ses prises de décision et son expérience dans ce verset : "ils y trouvèrent un mur sur le point de s’écrouler. L’homme le redressa." Al-Khidr (psl) a aussi montré sa grande habileté lorsqu’il a fait une brèche dans le bateau, car il l’a fait de façon que le bateau ne soit pas complètement détruit mais qu’il devienne inutilisable. Ainsi, il connaissait très bien les matériaux nécessaires à la construction du bateau et du mur.
Moïse (psl) pose maintenant sa troisième et dernière question à Al-Khidr (psl), qui le sait déjà grâce à la sagesse qu’Allah lui a accordée, s’il fallait ou non demander un salaire pour son travail. Une telle pratique n'est pas obligatoire, parce que cela dépend de la situation et des circonstances. Comme les croyants n’agissent que pour plaire à Allah, leur travail peut être rémunéré comme il peut être fait gracieusement. S'il est payé, la somme acquise est à nouveau consacrée à obtenir Son agrément. C'est une décision personnelle de demander une rémunération, ou ne pas le faire, à la lumière du savoir des prophètes et des messagers et sous l’autorité d’Allah.

.."Si tu voulais, tu aurais bien pu réclamer pour cela un salaire." (Sourate al-Kahf, 77)
Dis : "En vérité, ma salât, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l’Univers." (Sourate al-Anam, 162)
"Ceci [marque] la séparation entre toi et moi," dit [l’homme,] "Je vais t’apprendre l’interprétation de ce que tu n’as pu supporter avec patience." (Sourate al-Kahf, 78)
Cette dernière question de Moïse (psl) indique qu’il est temps pour eux de se séparer, car Allah a voulu que Moïse (psl) pose cette condition lorsqu’il déclarait plus tôt : "Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, alors ne m’accompagne plus." Al-Khidr (psl) met en avant cette raison en déclarant que Moïse (psl) n’était pas en mesure de se retenir parce qu’il n’était pas informé par Allah des vraies raisons de ses agissements, qu’il allait maintenant lui expliquer. S'il les lui avait expliqués plus tôt, Moïse (psl) aurait été capable d'être patient avec lui. En d’autres termes, nous devons toujours attendre du bien et de la sagesse dans les choses que les prophètes ou les élus n'expliquent pas.
Toutes les choses que Moïse (psl) et Al-Khidr (psl) ont vécu durant leur voyage étaient écrites dans leurs destins et déterminées par Allah. Rien n'aurait pu se produire d'une façon différente. Le moment de la séparation, tout comme le choix du moment et du lieu de leur rencontre étaient connus par d’Allah, car Il les avait écrits dans leur destin dans le temps éternel.

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